1er siècle :
Les premiers vignobles de Bordeaux.
L'apparition de la vigne dans notre région remonte au premier siècle de notre ère lorsque les Bituriges vivisques, une peuplade de guerriers celtiques, décident de planter leur propre vignoble avec un nouveau cépage plus résistant au froid, le Biturica, ancêtre des cépages Cabernets.
12ème siècle :
L'Angleterre et la naissance d'un grand vignoble commercial.
En 1152, Aliénor, Duchesse d'Aquitaine, épouse Henri PLANTAGENET, futur roi d'Angleterre. Dès lors, naissent des échanges commerciaux très importants : les Anglais exportent des aliments, textiles et métaux, et importent des vins de Bordeaux. Ils le nomment Claret en raison de sa couleur claire.
L'importance de la flotte anglaise et la facilité d'accès au port de Bordeaux par l'estuaire de la Gironde, favorisent les expéditions de vins par voie maritime et permettent l'essor du vignoble et du port de Bordeaux. A cette époque, les expéditions se font par tonneaux d'une capacité de 900 litres (soit 4 barriques bordelaises de 225 litres). Le tonneau devint par la suite l'unite de volume internationale pour le jaugeage des navires.
17ème siècle :
Le rôle des Hollandais.
Au 17ème siècle, une nouvelle ère commerciale avec l'apparition de nouveaux clients : les Hollandais, les Hanséates et les Bretons. Les Hollandais inaugurent des habitudes commerciales différentes, car ils achètent beaucoup de vin, qu'ils distillent dans leurs entrepôts. Les Bordelais se mettent alors à fournir, en plus des traditionnels Clarets, des vins blancs secs et doux destinés à la distillation.
18ème siècle :
Les îles d'Amérique.
Au 18ème siècle, les Iles d'Amérique (St-Domingue et les petites Antilles assurent la croissance des exportations viticoles bordelaises. Par ce trafic colonial, Bordeaux connaît une extraordinaire prospérité jusqu'à la Révolution. L'Angleterre, quant à elle, ne représente plus que 10% des exportations des vins de Bordeaux mais elle met à la mode des vins fins recherchés par la "high Society" londonienne. A cette même époque, apparaissent les premières bouteilles bouchées et scellées.
19ème siècle :
Crises et prospérité.
Au milieu du 19ème siècle, une terrible maladie frappe le vignoble : l'oïdium. En 1857, on découvre que des procédés de soufrage peuvent enrayer la maladie. Une fois conjuré le péril de l'oïdium, le vignoble girondin entre dans une ère de prospérité dont témoigne le fameux classement de 1855, recensant une partie des crus de la Gironde (Médoc, Sauternes, Haut-Brion dans les Graves). La Révolution industrielle et le développement d'un esprit libre échangiste parmi les négociants et les producteurs contribuent largement à la prospérité de Bordeaux. Elle connaît son apogée entre 1865 et 1887 avec une hausse de la production et une augmentation des exportations vers l'Allemagne, la Scandinavie, la Belgique, les Pays-Bas et l'Angleterre.
20ème siècle :
Le temps de la réglementation.
Fin 19ème et début 20ème, le vignoble connaît une nouvelle crise, celle des fraudes et de la baisse des prix. Pour s'en prémunir, les Girondins participent à l'élaboration d'une législation nationale (1911) sur l'origine des vins, elle délimite des aires d'appellation. Cette délimitation aboutira, en 1936, à la création de l'INAO (Institut National de Appellations d'Origine) et aux AOC régies par des "décrets de contrôle" qui précisent des conditions de production précises : aire géographique, cépages, rendement, degré, méthode de culture et de vinification. Les AOC représentent 97% de la production bordelaise.
De nouveaux classements seront créés pour les Graves, puis pour St-Emilion à partir de 1955. Après les terribles gelées de 1956, le vignoble retrouvera peu à peu son dynamisme aidé notamment par l'accroissement de la demande dans le monde entier. Le vieillissement et la mise en bouteille y ont beaucoup contribué. Les techniques œnologiques ont fait d’immenses progrès comme ceux de l’agronomie. Les récoltes s’estiment en moyenne autour de 6 millions d’hectolitres.
21ème siècle :
Vin et Environnement, une révolution culturelle.
Le monde du vin se mobilise sur un sujet crucial pour l’avenir que sont les enjeux environnementaux globaux posés par notre mode de développement, leurs conséquences sur la diversité de la faune et de la flore, et par les effets sur le climat des rejets des gaz à effet de serre. Le temps du changement des comportements est omniprésent si nous souhaitons léguer à nos enfants et petits-enfants une terre « vivable ».
La filière des vins de Bordeaux a déjà opté pour des modes de culture différents : biologique, biodynamique et raisonné, pour économiser l’eau et l’énergie et mutualiser la gestion des déchets. Elle s’est aussi engagée dans une démarche environnementale pour réduire son empreinte carbone et réduire les émissions de CO2 d’ici 2020.
Son objectif ? Préserver l’environnement du plus vaste vignoble de France, son terroir, la qualité de ses raisins et l’humain qui y réside.
La Gironde dispose de plus de 20 laboratoires publics et de 200 chercheurs dédiés au savoir viti-vinicole. Le programme de recherches se concentre sur l’étude des maladies de la vigne et ses sources de résistance, la préparation à l’adaptation au changement climatique, la physiologie de la vigne, la maîtrise de la qualité… tout ce qui permet à la filière de mieux anticiper demain.
La filière s’est dotée d’une feuille de route pour intensifier ces actions. Les vignobles devant être protégés contre les bio-agresseurs afin d’obtenir un raisin sain, de qualité et ce dans une logique de durabilité, une démarche positive s’est effectuée en diminuant les intrants sur la vigne, dans le sol et le chai par l’utilisation de moyens de lutte biologique et de lutte biotechnique tels que la confusion sexuelle, l’aide à la décision sur les traitements…
Le dispositif du Système de Management Environnemental durable et collectif est en marche. Son objectif est d’engager la totalité du vignoble dans une démarche environnementale certifiée. Pour exemple : l’utilisation des désherbants a pratiquement disparu. 95% du vignoble de Bordeaux est enherbé.
Cette démarche se traduit également sur la protection de la santé des salariés, des riverains et des consommateurs.
La certification est une reconnaissance officielle et atteste de la mise en place des moyens pour atteindre les objectifs fixés. Pour assurer le renouvellement du certificat aux entreprises, cette norme exige une conformité réglementaire et un engagement d’amélioration durable et continue. Les exploitations de la Gironde s’engagent ainsi dans un système innovant qui contribuera à affronter les nouvelles exigences des consommateurs
de vins de Bordeaux, à pérenniser l’activité commerciale de la filière vin et à placer l’humain au cœur du système.
En réinventant le métier et la manière d’aborder le vin, le vignoble bordelais est en pleine révolution culturelle