Château Belair 1986
Rouge, Margaux, 1986
Commenté par Laurence Brun, Château Dassault
Conférence de Monsieur Gilles Cosson et dîner-dégustation au Château Malartic-Lagravière
Nous sommes à Saint-Emilion, petit village que j’adore. Vous avez un plateau et une côte argilo-calcaire sud. Château Bélair est essentiellement sur ce plateau calcaire. Les vins du Château Bélair ont une race et une élégance toutes particulières. J’ai souvent entendu des critiques du Château Bélair quand il est jeune parce que manque de puissance. Pascal Delbeck, qui a fait ces vins puisqu’il présidait aux destinées du Château Bélair depuis 1972, m’en parle souvent, et dit qu’il veut mettre le terroir en avant. Il n’a jamais poussé les vins. Il a dit : « tu verras, c’est en vieillissant que Château Bélair s’exprime ». C’est un vin qui s’exprime vraiment en finesse et avec la race de son terroir. C’est vrai que ce soir, on apprécie cette race, cette finesse. On est sur des notes de tabac. On est aussi sur des notes minérales. C’est le terroir qui ressort.
L’histoire de Bélair remonte aux Gaulois. On a trouvé des vignes à cette époque-là. Le château existe depuis le XIVème siècle, sous un autre nom. Château Bélair portait déjà ce nom de Château Bélair avant la révolution française. La famille Dubois-Challon a acheté Château Bélair en 1916. C’est à la mort d’Hélyette Dubois-Challon, en 2003, que Pascal Delbeck a pris la relève en tant que propriétaire de ce Château. Aujourd’hui, c’est la famille Moueix qui a racheté cette propriété, qui ne s’appelle plus Château Bélair, qui s’appelle Bélair-Monange. Je sais que le Château a pris un autre virage, une autre technique, un autre nom. Avec ce terroir, j’aimerais bien revenir dans 25 ans, redéguster ce vin, pour montrer que même si les gens changent, même si les techniques changent, le terroir est bien là. Je suis sûre que dans 25 ans, à Château Bélair, on aura encore de très belles choses à prouver.