Château d’Yquem 1986
Blanc liquoreux, Sauternes, 1986
Commenté par Monsieur Philippe Castéja
C’est avec le plus grand plaisir que les grands vins de Bordeaux ont accepté d’accompagner le maire de cette même ville, Monsieur Juppé, pour venir célébrer ici le tricentenaire de la fondation de la ville de Saint-Pétersbourg. Nous nous réjouissons en effet de pouvoir renouer avec une ville, avec un pays, dont nous étions artificiellement séparés alors que tant d’échanges avaient non seulement permis son édification mais concrétisé le fait que nous appartenons, au même continent, à la même civilisation.
Quel honneur de présenter le Château d’Yquem 1986.
D’abord un peu d’histoire de ce superbe vignoble de Sauternes, seul classé Premier Grand Crus Classé Supérieur en 1855.
113 hectares de vignes,80% Sémillon et 20% Sauvignon.
C’est en 1593 que Jacques de Sauvage, ancêtre du Comte Alexandre de Lur Saluces, Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux acquiert cette propriété.
Les plus grands personnages du monde d’aujourd’hui et d’hier ont été amateurs d’Yquem. On citera ainsi Thomas Jefferson qui achètera des vins pour lui et pour le Président Washington, mais aussi le Grand Duc Constantin de Russie qui acheta un tonneau de 1847 à un prix fort élevé.
Mais quelques mots de cette alchimie qu’est le Sauternes. C’est le Botrytis Cinerea, petit champignon qui attaque les raisins et permet la concentration et fait que la richesse minimale alcool potentiel est de 20°.
Elevé en fûts pendant 3,5 ans environ avant d’être mis en bouteille. Le volume moyen produit par hectare et de 8 hectolitres soit un verre par pied de vigne.
Ce millésime 1986 est issu d’un hiver froid et humide. Bon printemps avec beau temps pour la fleur puis le mois de septembre a été arrosé et doux ce qui a permis un première contamination des raisons pas le champignon (Botrytis Cinerea). Les vendanges commencèrent avec la première trie le 6 octobre sans pluie mais avec des brouillard et une atmosphère tiède qui ont entretenu le Botrytis. Quatre passages successifs se sont enchaînés , simplement perturbés par des brouillards tenaces qui obligeront à ne travailler que cinq par jour. Les vendanges s’achèveront le 10 novembre.
Et maintenant me direz-vous la dégustation :
Une robe dorée aux nuances argentées.
Au premier nez des notes épicées et résineuses. A l’agitation après des arômes de fougères sèches, se révèlent des notes de pâte de coing, de figues sèches, d’amande amère. Puis des parfums d’agrumes, de citronnelle.
En bouche, l’équilibre est parfait, les sensations sont extrêmement fondues et élégantes. On retrouve des saveurs de fruits confits et des notes caramélisées. Une longueur finale fabuleuse.