Château d’Yquem 1990
Blanc liquoreux, Sauternes, 1990
Commenté par Monsieur Max de Lestapis
Dîner donné en l’honneur des Amis du Vin de Bordeaux accueillis en Gironde à l’occasion de la présentation du millésime 2001 en primeur. Musée des Arts décoratifs, Bordeaux
Tout d’abord, je voudrais remercier tous les négociants étrangers qui nous font l’honneur de venir à Bordeaux et en particulier les Américains qui nous font le plaisir d’être avec nous aujourd’hui. Les événements tragiques du mois de septembre sont dans nos mémoires et que chacun sache combien nous pensons à eux.
La propriété d’Yquem est une propriété exceptionnelle, que beaucoup d’entre vous connaisse : 103 hectares de vignes situés sur le plus beau terroir que l’on puisse posséder à Sauternes. Le vignoble se compose de 80 % de cépage Sémillon et le reste en Sauvignon qui donne ce bouquet exceptionnel.
Le Sémillon, cette magnifique colonne vertébrale, nous permet au fil des ans d’apprécier les vins d’Yquem, et l’on sait combien en particulier les Sauternes et spécialement Yquem peuvent nous apporter de plaisir et de joie tout au long de notre vie.
Le 1990 est un millésime exceptionnel par les conditions climatiques qui ont présidé à sa naissance : un été caniculaire dont un mois de juillet avec 5 à 6 jours d’une température à plus de 40°C, un mois d’août particulièrement chaud et des vendanges qui ont débuté pour certains, fin août, en particulier dans les Pessac Léognan pour les vins blancs secs bien sûr, et très vite aussi, pour les vins de Sauternes ; ce qui est excessivement rare.
Les premiers tris ont commencé à Yquem aux alentours des 10 ou 12 septembre. C’est dire que les raisins avaient une qualité de pourriture noble exceptionnelle.
Ce qui a permis de récolter en trois tris ce nectar d’une couleur magnifique et ambrée.
Le nez, avec ces arômes d’une complexité extrême, aux notes de mangue, prouve bien la qualité de maturité des raisins. La graduation des températures tropicales que nous avons connue à cette période de l’année 1990, a joué un rôle essentiel.
En bouche, une puissance remarquable, où l’on sent que le vin, petit à petit, s’amplifie dans le palais et donne un plaisir sans fin.
C’est un vin merveilleux et connaissant les difficultés pour obtenir un tel vin, aujourd’hui il faut non seulement l’apprécier mais remercier le Comte Alexandre de Lur Saluces et tous ceux qui travaillent avec lui, pour nous avoir procuré ce plaisir exceptionnel de le déguster.