Château Guiraud 1996
Blanc liquoreux, Sauternes, 1996
Commenté par Monsieur Eric Fournier
Chers amis académiciens et membres de l’Académie, Au terme de plus de dix années dans les fonctions de grand chancelier, je me dois de faire un retour en arrière et établir un bilan provisoire de l’activité de notre association.
« Le Château Guiraud, magnifique propriété de 85 hectares sur la commune de Sauternes, est situé à proximité de Rieussec et d’Yquem.
Ce fut sous le nom de Château Bayle qu’il fut classé 1er cru de Sauternes en 1855.
Ce domaine, repris en 1981 par la famille Narby d’origine canadienne, illustre effectivement l’excellence de ce terroir. La famille Narby a donné les moyens nécessaires à ce cru pour le mettre au niveau auquel il méritait d’appartenir.
C’est l’énergique, déterminé et sympathique Xavier Planty, qui dirige ce cru depuis 1989.
Le Château Guiraud avait, à cette époque, une répartition de 55 % de Sémillon et 45 % de Sauvignon. Son encépagement a été changé depuis et il est devenu plus classique avec 65 % de Sémillon et 35 % de Sauvignon. Encépagement classique pour Sauternes car on sait effectivement que ces vins sont fait majoritairement à base de Sémillon.
Le millésime 96 est particulier : très précoce puisque les premières tries de Sauvignon ont commencé fin août. Il était tout à fait exceptionnel de faire si tôt des tries de Sauvignons avec une présence de botrytis importante.
Plusieurs tries furent nécessaires, environ 5 étalées sur 2 mois jusqu’à fin octobre, pour cueillir une vendange botrytisée de qualité et donner un vin superbe ayant déjà bien évolué.
Ce vin très coloré impose sa différence par rapport à d’autres Guiraud.
Vin épicé avec des notes poivrées, au goût de curry, il se marie très bien avec le dessert à la rhubarbe qui l’accompagne.
C’est effectivement une alliance intéressante, dans la mesure où la rhubarbe a ce côté acide qui vient compenser le gras et l’onctuosité du Sauternes.
Il faut continuer à servir ces grands vins à la fois en apéritif, au cours mais aussi en fin de repas sur des fromages ou des desserts adaptés comme celui-ci.
En tout état de cause c’est toujours une apothéose pour Bordeaux que de terminer une dégustation par un grand Sauternes comme le Château Guiraud. »
