11/09/2015

Château Larcis Ducasse 1985

Rouge, Saint-Emilion, 1985

Commenté par Denis Mollat

A l’occasion de la 17e édition des Vendanges de Malagar dédiée à Jean Lacouture

Monsieur le Grand Chancelier,
Mesdames, Messieurs.

Je me réjouis beaucoup de cette rencontre annuelle de Malagar et de l’Académie du Vin qui est dans son essence même, le rapprochement du monde de la culture et celui du vin.
Yquem et Malagar sont presque en vis à vis de part et d’autre de la Garonne.

Découvrons ensemble le Larcis Ducasse 1985.

Château Larcis Ducasse

Je me posais la question de la manière de construire ce commentaire.
Le thème des Vendanges de Malagar de cette année est parfait : « Transmettre ».

Transmettre un dénominateur commun au château Larcis Ducasse qui appartient à la famille et ascendants depuis 1893.
Il y eut d’abord Henri Raba, descendant d’une grande famille bordelaise d’armateurs et négociants.
Son ancêtre Louise Raba, veuve, avait quitté Bragance, s’installe à Bordeaux passant par Londres et crée un armement pour le commerce de la canne à sucre avec Saint Domingue. Bordeaux avait à l’époque le monopole du commerce de la canne à sucre.
Elle fit construire un hôtel particulier cours Victor Hugo et le Château Raba qui se trouve maintenant dans le domaine universitaire.

Jacques-Olivier Gratiot succède à sa mère Hélène Gratiot Alphandéry, la nièce d’Henri Raba.
Aujourd’hui sa fille Ariane, s’apprête à prendre la relève.

« Transmettre » dans la maîtrise foncière et « Transmettre » dans le savoir-faire.
La famille Gratiot avait et a des préoccupations professionnelles autres que la vigne.
Hélène Gratiot Alphandéry était professeur de psychologie.
La famille a toujours su confier à des mains expertes, le suivi de la vigne et la vinification.
Pharaon Roche jusqu’en 1978, ensuite Philippe Dubois qui arrivait de Giscours, en 2002 Nicolas Thienpont et Stéphane Derenoncourt. David Suire, jeune œnologue fait partie de l’équipe.

A l’est de Saint-Emilion, en allant vers Saint-Laurent des Combes, le château Larcis-Ducasse se situe dans le prolongement de la côte Pavie. Promu Grand Cru Classé en 1958 puis Premier lors de la dernière révision du classement en 2012.
Les 11,30 hectares d’un seul tenant sont exposés plein sud face à la vallée de la Dordogne, descendant le coteau avec un dénivelé de 70 mètres, le point culminant de Saint-Emilion s’établit à Troplong-Mondot à 76 mètres. Le terroir mêle des argiles ferrugineuses sur le plateau, des calcaires à astéries sur le haut du coteau avec des éboulis calcaires sur son versant, des marnes puis un mélange de sables et de marnes argileuses en bas de côte.
1985, de gros écarts de température, janvier sibérien, -15°C (tout est relatif), +35°C le
2 octobre.
Des merlots splendides Rive Droite.

Ce 1985, nez complexe sur des notes de fruits mûrs avec le caractère « crayeux » du terroir en filigrane.  Belle attaque en bouche, on a une très belle évolution ; tannin ferme, saillant. Belle finale.

Toujours très présent pour un vin de trente ans.

J’aime bien l’environnement historique.
En plus c’est à la saison des vendanges.

• Prix Goncourt : les Noces barbares de Yann Queffélec
• Prix Médicis : Naissance d’une passion de Michel Braudeau
• Prix Femina : Sans la miséricorde du Christ d’Hector Bianciotti
• Prix Renaudot : Mes nuits sont plus belles que vos jours de Raphaële Billetdoux
• Grand prix de littérature de l’Académie française : Roger Grenier

Et puis septembre 1985,

• 23 septembre : inauguration du Pont-Neuf emballé par Christo dans un film de polyester.

• 20 septembre : démission du ministre de la Défense Charles Hernu et de l’amiral Pierre Lacoste mis en cause dans l’Affaire du Rainbow Warrior.

Une histoire d’eau, pas de vin.

Je vous remercie

Denis Mollat