Château Larcis-Ducasse 1988
Rouge, Saint-Emilion, 1988
Commenté par Comte Gildas d'Ollone, Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande
Larcis Ducasse, c’est une palette de terroirs exceptionnels, d’argiles vertes aux nodules calcaires, d’argile d’huîtres, de calcarénite (1), de calcirudite (2). Avec ses parcelles basses présentant une structure sablo-argileuse, ses pentes plus fortes constituées de roche calcaire tendre à texture fine, la déclinaison de terroirs variés nourrit la complexité, la noblesse des vins produits au château Larcis Ducasse. Pourquoi le raisin mûrit-il pleinement en préservant sa fraîcheur et son fruit sur ces coteaux magiques dont la vigne capte si bien le rayonnement solaire ? La réponse est cette mystérieuse combinaison d’une alimentation hydrique optimale, d’une alternance de chaudes journées d’été et des nuits rafraîchissantes que la Dordogne imprime sur ces coteaux calcaires bien drainés, exposés au midi.
Ce véritable écrin de 11 ha accueille la rondeur avec ses 78% de Merlot, la finesse et la fraîcheur avec ses 20% de Cabernet Franc et sa structure aves ses 2% de Cabernet Sauvignon.
Situé dans la commune de Saint-Laurent des Combes au Sud Est de Saint-Emilion, proche de Pavie, les vins de ce vignoble sont appréciés dès le XVIème siècle.
En 1777, Ducasse le propriétaire effectue quelques transactions avec le négociant libournais Beylot.
L’exposition universelle de 1867 récompense d’une médaille d’or la qualité de ce grand cru classé.
En 1893, Henri Raba dont la famille a construit avant la révolution une des plus grandes fortunes à Bordeaux dans le négoce, reprend le flambeau et s’y installe. Comme les Gradis, les Raba sont issus des grandes familles notables les plus en vue et les plus respectées de la communauté portugaise de Bordeaux.
André, son fils assure la continuité mais n’ayant pas d’enfants, sa nièce Hélène Gratiot Alphandéry hérite de la propriété en 1941. Son fils Jacques-Olivier, Directeur de l’Oréal, en devient gérant en 1990. Avec son Régisseur, Maître de chais P. Dubois, puis sur les conseils de Derenoncourt et de Nicolas Thienpont qui a repris la gérance en 2002, des moyens importants ont été engagés dans le vignoble et les chais pour en accroître la qualité et la notoriété.
En s’émerveillant, Jacques-Olivier Gratiot nous définit un vin de luxe : « C’est le temps que l’on met à le faire, le temps qu’il prend à s’épanouir, le temps qu’il persiste en bouche et le temps de sa vie en bouteille ».
Son 1988 que l’on prend le temps de déguster est un vin à la robe dense et éclatante. Le nez exhale des notes de cacao d’épices et de truffes qui sont la marque du terroir. En bouche, le vin est rond, délicat, subtil, d’une finesse et d’un équilibre qui témoigne d’une extraction judicieuse. Les tanins sont bien enrobés. Le vin a atteint sa pleine maturité.
(1) grès formés par la consolidation de sables calcaires
(2) granules de corail et de coquillages = Truffeau