Château Nairac 2002
Blanc liquoreux, Sauternes, 2002
Commenté par Comte Gildas d'Ollone, Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande
LE VIN SUR LE DIVAN « Des représentations sociales aux représentations intimes, le vin, inestimable objet de la transmission »
Le Château Nairac est une magnifique et majestueuse demeure néoclassique du 18ème siècle construite par l’architecte Jean Molié sous la houlette de Victor Louis. La façade de l’édifice est mise en valeur par un jardin à la française restauré en 1991 par Nicole Tari, maîtresse des lieux.
Le domaine aux sols calcaires et argilo graveleux porte la signature d’une grande famille de négociants armateurs bordelais : la maison « Paul Nairac et fils » dont l’activité florissante entre 1764 et 1792 a permis de construire un hôtel particulier cours de Verdun et d’acquérir en 1777 un domaine viticole à Barsac : le château Nairac, classé en 1855 deuxième cru.
Après plusieurs changements de propriétaires, la propriété est achetée en 1975 par
Thomas Heeter d’origine américaine. Sous l’impulsion de Nicole Tari-Heeter, de son fils Nicolas, le maître des vins, de sa fille Eloïse, en charge de la communication, Nairac retrouve son lustre.
Sur une superficie de 17 hectares, les vignes situées sur la rive gauche du Ciron baignent dans ce brouillard magique de fin septembre, enveloppant les grappes de son botrytis, minuscule cryptogame qui perce la pellicule du grain, évapore son eau, le dessèche puis concentre son moût. C’est la métamorphose et la naissance d’un grand liquoreux !
Les 90% de Sémillon constituant la majorité de l’encépagement, est la colonne vertébrale de ce vin solaire, quintessence de lumière, concentré de soleil comme le dit si bien Michel Onfray. Ce cépage évoque les senteurs de miel, de fleurs d’acacia, de figues ou de fruits secs.
Les 6% de Sauvignon ont des grappes d’une belle couleur jaune d’or développant des arômes de buis et de bourgeons de cassis.
Les 4% de Muscadelle exhalent des arômes délicats de muscat d’où son nom.
Le millésime 2002 a été l’objet de soins particulièrement minutieux pendant les vendanges qui ont duré du 25 septembre au 9 novembre. Les six tries sacrificiels ont donné des rendements très petits : 13hl/ha. Après 27 mois en barrique, nous obtenons un vin d’une grande finesse à la robe jaune aux reflets verts, une bouche fruitée d’une grande intensité aromatique avec des touches de citron vert confit et d’amandes.
En milieu de bouche, nous pouvons déceler les caractéristiques du millésime et du terroir de Nairac : des arômes de tilleul et de verveine. La fraîcheur et les notes minérales prolongent la longue et savoureuse persistance de fin de bouche, gage d’un grand potentiel de vieillissement.
Le mariage du moelleux, d’une certaine nervosité avec ce gratin de clémentines.
L’académie des vins de Bordeaux peut être fière d’avoir dans ses rangs une famille dont la devise est : « inséparable d’une culture ».