Château Pape-Clément 2008
Blanc sec, Pessac - Leognan, 2008
Commenté par Sabine Borie-Coiffe, Membre d'Honneur
Cher Grand Chancelier, Cher Michel, à vous tous,
Le choix de ce vin du château Pape Clément est particulièrement approprié, en effet, cette année 2014, nous célébrons une « Année-Clémentine » : 700 ans se sont écoulés depuis la mort du Pape Clément V.
Né à Villandraut en 1264, Bertrand de Got est resté dans nos mémoires comme le premier pape d’Avignon. Afin d’échapper aux troubles qui agitaient Rome, il installa le siège de la papauté en France, nous sommes en 1305.
En 1307, le roi Edouard d’Angleterre commandait pour les festivités de son mariage 1000 tonneaux de vins de Bordeaux les meilleurs comme il sied aux rois. Ces années-là, les exportations bordelaises étaient à leur sommet : 900 navires firent voile vers l’Angleterre chargés des meilleurs vins.
A n’en point douter, les vins de Pessac, propriété de l’archevêché, connus pour leur qualité étaient du voyage.
Depuis cette époque-là, lointaine, si l’environnement a quelque peu changé, le sol est toujours composé de graves argileuses pyrénéennes datant de la fin du quaternaire.
Monsieur Bernard Magrez, compositeur de vins comme il aime à se définir, dirige ce cru avec énergie et un grand succès. A Pape Clément, deux vins sont produits : un rouge et un blanc.
Ce soir, nous avons le plaisir de déguster le millésime 2008 du château en blanc : une pépite car petite production d’environ 3 à 4000 bouteilles, cette pépite reçoit les soins les plus méticuleux tout au long de l’année. Ainsi, pendant les vendanges, les raisins sont ramassés par tris successifs, à l’aube afin d’éviter l’échauffement des baies, préservant ainsi la qualité aromatique du futur vin.
Ensuite, après le pressurage doux et progressif des grains entiers, la fermentation se fait en barriques de chêne, suivie de l’élevage sur -lies fines- pendant 12 et 14 mois.
Il est des gestes dans la vie du porcelainier, mais aussi dans la vie du viticulteur comme dans celle de l’amateur de vins qui sont similaires. Pour le premier, le geste de lever, de tourner le nouvel objet pour en apprécier la translucidité ; pour le second et le troisième ce même geste sera pour mirer l’éclat du vin, sa couleur, puis humer son parfum. Cette recherche du beau produit, du produit susceptible de susciter l’admiration, voici ce qui nous rapproche.
Aussi je vous invite à apprécier ce 2008 pour cette dégustation hédoniste : 4 cépages : sauvignon blanc et gris, sémillon (45%) muscadelle (4) composent ce vin ; le nez montre des notes assez exotiques d’agrumes, de marmelade d’oranges, les raisins étant ramassés très murs, la bouche est opulente, le sémillon participant pour 45% à l’assemblage.
Un grand merci à Michel Bernardaud qui a accepté si amicalement de venir à Cheval Blanc présenter, à travers le Comité Colbert et la Manufacture de porcelaines Bernardaud, ce que notre industrie fait de mieux, ainsi qu’au château Cheval Blanc pour son accueil dans ce lieu de très grand vin.