12/09/2014

Château Pichon Longueville 1997

Rouge, Pauillac, 1997

Commenté par Denis Mollat, Librairie Mollat

Monsieur le Grand Chancelier,
Mesdames, Messieurs,

On retiendra dans l’histoire de ce château, le jeune Baron Joseph de Pichon Longueville qui succéda à 19 ans à sa mère Marie de Terrefort. Il mourut à 90 ans : il connut trois révolutions, cinq rois, deux républiques et un empire.

Ses efforts furent récompensés en 1855 lors du classement effectué sous Napoléon III, alors le château accède au rang de second cru classé.
Le château est maintenant la propriété d’Axa Millésimes.

Château Pichon Longueville

1997 !

1997 : l’année des records !

Une des années les plus précoces du siècle.

Février, mars et avril furent d’une telle douceur, 520 heures de soleil pour mars et avril pour habituellement 350 heures. Une température moyenne supérieure de 3° à la normale, et une telle sécheresse, 35 mm de pluie pour mars et avril pour en moyenne 150 mm, si bien que la végétation démarre le 3 mars avec trois semaines d’avance. Avec « le printemps en hiver et l’été au printemps » les premières inflorescences apparaissent début mai avec un mois d’avance. Ensuite la météo est devenue moins clémente.

Un mois d’août tropical et un très beau mois de septembre. Ainsi, à Pichon, ces vendanges compteront parmi les plus longues : du 13 septembre au 3 octobre.

Cette période de vendanges, est aussi celle de la rentrée littéraire.

Alors, 1997 et la littérature :

C’est le triomphe de l’ouvrage de Philippe Delerm  « La première gorgée de bière … » à L’Arpenteur.
C’est l’année de « L’amour dure trois ans » de Frédéric Beigbeder, trois ans c’est tellement moins que la durée d’un bon cru. Le vin dure finalement plus longtemps que l’amour…

Et pour les prix littéraires :

Prix Goncourt & Prix de l’Académie Française :
Patrick Rambaud « La Bataille » chez Grasset. Epopée napoléonienne et récit de la bataille d’Essling. Mais Napoléon c’est le Chambertin et le Klein Constantia.

Médicis :
Philippe Le Guillou « Les sept noms du peintre » chez Gallimard. Rien à dire.

Médicis Essai :
Michel Winock « Le siècle des intellectuels » au Seuil. Rien à dire non plus.

Fémina :
Dominique Noguez « Amour noir » chez Gallimard. Une liaison fatale, comme l’excès de boissons.

Renaudot : Pascale Bruckner « Les voleurs de beauté » chez Grasset. Grand chasseur d’idées reçues, pas de vin.

Ah, mais le Prix Nobel : Dario Fo, homme de théâtre italien dans le genre Commedia dell’arte, a écrit sur l’ivresse, du moins sur « Les noces de Cana » revisitées dans un genre burlesque. Il parle bien d’ivresse mais pas de dégustation ! Je n’en dirai pas plus…

Un vrai Médoc
Une âme de Médoc
Grande finesse des tanins
Un vrai plaisir