Château Smith Haut Lafitte 2012
Blanc sec, Pessac - Leognan, 2012
Commenté par Comte John Umberto Salvi, Membre Correspondant, journaliste
DINER-CONFERENCE AU CHATEAU OLIVIER
C’est vraiment un honneur de vous parler ce soir du Smith Haut- Lafitte Blanc 2012, surtout après avoir parlé du 1934 Château d’Yquem en octobre.
L’histoire est un peu éparse sur ce magnifique domaine qui fête 650 ans cette année et les Cathiards 25 ans. On sait que la propriété a été fondée en 1365 par la famille Du Bosq, Verrier du Bosq, qui l’a nommé Haut-Lafitte. Lafitte voulant dire, comme pour plusieurs propriétés, sur la colline. La famille Du Bosq était des cousins des Valois. Les Ducs de Valois étaient très nobles car le roi Louis XII venait de la branche d’Orléans de la Maison de Valois. Philippe VI de Valois était, roi de France et quand Du Bosq acheta le domaine, son fils Philippe était comte de Valois et premier duc d’Orléans.
Au 18ème siècle l’on apprend qu’un émigré, Bourran, était propriétaire en 1741 et ensuite, toujours au 18ème le richissime George Smith, négociant et armateur, devint propriétaire et ajouta son nom. Malheureusement il était écossais et pas anglais mais au moins il était Britannique car Great Britain avait été fondé 50 ans auparavant par The Act of Union en 1707. Smith par contre était un nom purement anglais et pas du tout écossais. George avait 3 fils et c’est son 3ème, un autre George, qui construisit la belle chartreuse d’aujourd’hui pour sa maitresse bordelaise. Il exportait son vin en barrique vers l’Angleterre dans ses propres navires.
En 1842 le Maire de Bordeaux, Lodi-Martin Duffour-Dubergier, hérita de sa mère et resta propriétaire jusqu’à seulement 1860 et éleva la propriété au rang de Grand Cru Exceptionnel. Il était signataire du classement de 1855.
En 1958 la maison Eschenauer acquit le château qui était classé Grand Cru de Graves en 1953. Finalement, et le jour le plus heureux pour le domaine, Smith Haut Lafitte fut acheté par nos confrères Florence et Daniel Cathiard en 1990. Superbement et magnifiquement restauré comme nous le connaissons tous aujourd’hui.
Le Domaine comprend 78 hectares de vignes dont 11 en blanc. Souvent appelé « le plus Graves de Graves » ces 11 hectares sont 90% Sauvignon Blanc, 5% Sauvignon Gris et 5% Sémillon, ont une moyenne de 40 ans d’âge et produisent environs 30.000 bouteilles par an. Sur sol de graves Günziennes on peut dire du sol – « du silice de la finesse, du calcaire la puissance, de l’argile de l’onctuosité ».
Vinification avec pressurage inerté, fermentation et élevage en barriques sur lie avec batonnage pendant 12 mois. 50% barrique neuves. La philosophie de nos confrères est la bio-précision avec le plus grand respect du vivant – de la terre comme de la vigne.
Regardons maintenant ce 2012.
Débourrement précoce, belles conditions de Mai à Septembre mais néanmoins la climatologie est délicate. Superbes conditions de maturation.
Vendanges du 13 au 27 Septembre : les jeunes vignes blanches du 4 au 10. Sauvignon du 13 au 21 et Sémillon du 24 au 27.
La couleur est jaune pâle avec des reflets verts. Le nez brillant et frais de fruits et de fleurs blanches et ensuite jaune – pêche, abricot, mangue, pamplemousse. Caractérisé aussi par des arômes de badiane et caramel. Le nez est mur mais aussi frais. En bouche on perçoit ce mélange de maturité et fraicheur. Ample et dynamique. Bel équilibre. Onctueux et gras mais avec tension et vivacité. Une fin de bouche minérale, pierre à fusil et belle fraicheur. Belle complexité aromatique. Un délice avec ce plat Cassolette de Saint-Jacques aux cèpes jus safrané et nos remerciements à Florence et Daniel.
