Assemblée générale 2005
Rapport moral de May-Eliane de Lencquesaing,
Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux
« Déjà un an que notre Grand Chancelier Alexandre de Lur Saluces me confiait la responsabilité de le remplacer.
Il était évident que pendant les treize année de sa présidence, il avait tellement bien animé et organisé notre Académie qu’en fait, je n’avais qu’à continuer…
Pour ne rien perdre de cette dynamique, il était bon de m’entourer de personnalités jeunes et motivées afin de constituer une équipe la plus complémentaire possible.
Voici un an déjà que cette équipe fonctionne.
Le rythme de nos réunions de conseils a été fixé (le troisième jeudi de chaque mois) sachant que nous ne serions jamais au complet, chaque membre ayant des déplacements impératifs et programmés. Mais pour les absents, un compte-rendu est toujours envoyé dans un délai minimum et le mail permet un suivi entre les réunions et permet aussi de préparer les réunions suivantes.
C’est avec plaisir qu’à ce sujet, je rends hommage au travail très précis et très professionnel de Monique Achard et de Virginie Aloird.
Alexandre de Lur Saluces nous disait en 2004 que le but de notre Académie est de « recueillir, inventorier et transmettre ce qui fait des grands vins un élément de notre civilisation. »
Reprenant cette phrase en 2005, nous avons développé les trois axes qu’Olivier Bernard vient de vous exposer :
1- Inventorier et transmettre : c’est un de nos projets forts, celui de tourner notre regard vers la Chine. Comme nous le savons tous, ce pays est en plein développement économique et le vin ne fait pas partie de sa culture –ce qui est d’ailleurs étonnant, le vin ayant toujours été lié aux cultures anciennes, en Egypte, en Assyro-Babylonie, en Grèce, à Rome, et dans la chrétienté-.
Donc la Chine qui n’a dans le passé que privilégié les alcools forts, fait ses premiers pas vers notre culture occidentale du vin. Et comme elle fait tout très vite, elle est là pour apprendre, pour comprendre, pour consommer et peut-être pour essayer de nous copier, pourquoi pas ? D’autres pays du Nouveau-Monde l’ont fait aussi puisque la connaissance aujourd’hui est sans frontières. Il n’y a plus de secrets, nos universités d’œnologie existent de par le monde.
Ce n’est pas le rôle de l’Académie de parler de marchés à conquérir. Par contre, c’est le rôle de l’Académie de créer et de renforcer les liens culturels. D’excellents contacts, timides d’abord, ont été pris à Pékin et à Paris.
Nous avons accueilli successivement en février dernier Monsieur l’Ambassadeur de Chine Zhao Jin Jun ainsi que sa délégation composée de Monsieur LIU Shen, Ministre Conseiller aux affaires culturelles et de Monsieur WANG Shao Qi, Ministre Conseiller.
Et le 10 mai dernier Monsieur Zhang Yuchen, propriétaire de Beijing Laffitte Castle. Il serait très heureux d’être l’antenne de l’Académie à Pékin, mettant ses salons à notre disposition ainsi que la possibilité de tenir des dégustations au sein de cette magnifique construction qui est située à ½ heure de Pékin. L’Académie se propose de lui offrir pour décorer les murs d’un salon des gravures du Port de Bordeaux (ce salon porterait le nom Académie du Vin de Bordeaux) et d’autres objets décorant les salles de dégustation. Un ensemble de choses que nous lui avons présenté et dont il est enchanté.
2- Notre deuxième axe a été celui de renforcer la vie même de notre Académie, je veux dire de la nourrir, ce qui est la vocation propre à toute Académie en lisant des ouvrages récents qui ont retenu l’attention de notre comité de lecture et plus précisément celle de notre Président Jacques Rigaud. La liste des ouvrages retenus pour le Prix Montaigne est d’ailleurs à votre disposition. A la veille des vacances prochaines, certains de ces titres peuvent retenir votre attention, en particulier l’ouvrage de Michel Winock, « La France et les Juifs de 1789 à nos jours » et le recueil de poèmes de François Cheng « Le livre du Vide médian ».
3- Notre troisième axe se situe « dans le souci de recueillir, inventorier, de transmettre la connaissance » et de conserver la mémoire d’un certain nombre de personnalités. Un projet ambitieux est entre les main de la Commission Jeunes qui se propose, dans les mois qui viennent, de recueillir des témoignages vivants ayant marqué l’histoire, l’évolution technique et l’économie bordelaises dans différents domaines touchant à nos professions.
Pour la France, nous avons pensé interviewer :
le Pr. Ribéreau-Gayon bien entendu
Jacques Merlot
Jean-Paul Gardère
Jean-Bernard Delmas
André Lurton
Jean Gautreau et quelques autres.
Pour l’étranger :
Peter Sichel de New York et Ab Simon de Château & Estate
Serena Sutcliffe & Michael Broadbent d’Angleterre
Le Dr. NK Yong de Singapour
L’Académie, en conclusion, doit être le reflet de la culture et de la tradition bordelaise. Elle ne doit pas être une institution figée. C’est pourquoi j’aimerais vous inviter tous à vous joindre à nous le plus souvent possible à l’occasion de nos manifestations afin de les rendre plus riches et plus vivantes. Soyez certains que toute idée ou participation de votre part seront toujours les bienvenues.
Je vous remercie de votre attention. »