Assemblée générale de l’Académie au Château Lynch Bages
Rapport moral de Nicolas de Bailliencourt dit Courcol,
Grand Chancelier
Chers Amis,
Permettez moi avant de présenter ce rapport moral de remercier bien vivement Monsieur Jean Michel Cazes et Madame Cazes Regimbeau qui nous accueillent aujourd’hui à Lynch Bages, et mettent obligeamment à la disposition de l’Académie cette salle des vendangeurs et le restaurant Lavinal où nous nous retrouverons tout à l’heure pour le déjeuner. Merci donc à tous les deux.
Comme à l’habitude je commencerai ce rapport en évoquant la situation de nos membres.
Parmi les Académiciens, nous devons déplorer le décès de Monsieur Jacques Hébrard, gérant et copropriétaire du Château Cheval Blanc, ancien Grand Chancelier, qui succéda à Monsieur Pierre Ginestet cofondateur de l’Académie et premier Chancelier de cette institution ; le décès de Maître Maurice Druon, ancien secrétaire perpétuel de l’Académie Française, du Professeur Robert Etienne, membre de l’Institut et membre d’honneur de notre Académie, et parmi les membres associés, le décès de Monsieur Jean Miailhe, propriétaire du Château Coufran et de Monsieur Jean Sanders, jusque très récemment encore propriétaire du Château Haut Bailly. Nous adressons à nouveau nos condoléances à leurs familles et les assurons de garder fidèlement dans nos pensées ces personnes que nous avons souvent bien connues et dont nous avons apprécié les qualités humaines.
Les nouveaux académiciens, cooptés par leurs pairs, en 2008, ont été Monsieur Olivier Bernard, copropriétaire du Domaine de Chevalier et Vice Chancelier de l’Académie, Monsieur Jean Marie Cavada, Député Européen, reçu à l’occasion du 60ème anniversaire de l’Académie, en juin dernier, et sous réserve du vote en cours des Académiciens, Madame Daniel Cathiard, copropriétaire du Château Smith Haut Lafitte.
Parmi les membres associés, qui représentent les forces vives de notre Académie nous espérons enregistrer l’arrivée de la Maison Sichel et à regret, avons reçu les démissions du Château Berliquet et du Château de Malle.
Eu égard à la présence active de la Comtesse de Bournazel , pendant plus de 40 années à l’Académie, nous lui avons proposé de devenir membre d’Honneur, ce qu’elle a accepté, ce dont nous sommes très heureux.
Parmi les entrées dans cette classe nous avons eu le plaisir de recevoir Monsieur Georges Haushalter, en qualité de Président de la Fédération des Syndicats de Négociants en Vins et spiritueux de Bordeaux. Et j’aurai le plaisir et l’honneur de recevoir tout à l’heure Madame Gazeau-Secret, Ambassadeur et Conseiller d’état.
Parmi les membres correspondants nous avons enregistré la démission de Monsieur Gérard Gribelin, de Monsieur Paul Glotin, ancien Président de la Chambre de Commerce de Bordeaux et celle de Madame Véronique Sanders de la « commission jeunes », parce que, même si cela peut paraître étrange, Madame van Beek-Sanders est « atteinte par la limite d’âge » et ne peut plus siéger dans cette commission.
Nous allons soumettre à vos suffrages la nomination de deux nouveaux membres du Conseil : Monsieur Renaud Momméjà, copropriétaire du Château Fourcas-Hosten, lequel remplacerait dans cette fonction Madame de Lencquesaing qui n’a pas souhaité se représenter et Madame Sylvie Thierry –Schÿler, copropriétaire du Château Kirwan, qui remplacerait Monsieur Jean Henri Schÿler, son père, propriétaire du Château Kirwan qui également ne se représente pas. Nous vous demanderons aussi de voter pour l’entrée de la Maison Sichel en tant que membre associé.
Je parlais à l’instant de la « commission jeunes »… elle est animée par Eloïse Heeter-Tari, qui fait de son mieux, et je l’en remercie. Mais depuis la production de « Bordeaux en Mouvement » qui a bien mobilisé ces jeunes troupes cette commission peine un peu à trouver un second souffle. Les bonnes volontés et les idées neuves sont les bienvenues.
Je voudrais dire deux mots de notre « prix Montaigne » qui a été lancé en 2003 par le comte de Lur-Saluces. Comme vous le savez ce prix qui récompense un ouvrage humaniste dans l’esprit de Michel de Montaigne est parrainé conjointement par l’Académie et la ville de Bordeaux. Je dois dire qu’il se développe et prend de l’ampleur grâce à son Président, Monsieur Jacques Rigaud, mais surtout grâce à son organisateur, Monsieur Serge Receveur, qui est vraiment la cheville ouvrière de cette opération. Nous ne saurions trop l’en remercier. Monsieur Alain Juppé nous fait l’honneur de participer activement à ce co parrainage, et prête un intérêt grandissant au prix Montaigne.
Nous allons tâcher d’ouvrir le jury à d’autres personnes de manière compléter le nombre actuel des lecteurs jurés.
Eloïse Heeter-Tari a parlé tout à l’heure de notre dîner de prestige organisé à l’occasion de la semaine des primeurs.
Celui de cette année a été un plein succès. Je voudrais simplement préciser deux ou trois points concernant ces dîners qui existent maintenant depuis 6 années :
Premièrement, l’Académie choisit toujours une date, très longtemps à l’avance, en fonction des dates déjà retenues, pour être sûre de ne déranger personne, à commencer par l’Union des Grands Crus qui est à l’origine de cette semaine, qui est un événement incontournable de la vie de Bordeaux, et pour ne pas se télescoper avec les manifestations organisées notamment par la Commanderie du Médoc, des Graves, Sauternes et Barsac. Encore faut-il que cette dernière ne change pas sa date quasiment au dernier moment comme cela a été le cas cette année pour placer cette manifestation le même jour que celle de l’Académie.
Je crois que le motif de ce changement de date était compréhensible, mais concernant l’Académie il ne nous a pas été possible de rappeler les invitations déjà envoyées à nos hôtes étrangers et de toutes les façons la salle prêtée par la mairie de Bordeaux n’était disponible qu’à la date que nous avions retenue, depuis novembre !
Nous avons donc eu deux manifestations le même soir, à Bordeaux. Je ne pense pas que ces deux événements se soient gênés. Il faut d’ailleurs s’habituer –et ce sera mon deuxième point- à ce que cette semaine des primeurs soit de plus en plus chargée en événements divers, notamment avec les nombreuses manifestations privées organisées par tel ou tel château. C’est en quelque sorte la rançon de son succès. Pourquoi pas… Toutes ces manifestations peuvent et doivent cohabiter.
Cela dit il est bon de temps en temps de jouer collectif et d’essayer de se raccrocher à ce qui existe plutôt que de créer son « événement personnel » dans son coin ! D’autant que de nombreux visiteurs, invités nulle part, sont très heureux de trouver un point de chute à l’Académie, grâce à ce dîner. Qui plus est, ce dîner est l’occasion d’organiser des dégustations de grands vins, sous la férule experte d’Olivier Bernard, dégustations qui, à ma connaissance n’ont pas d’équivalent dans le monde et qui ébahissent nos invités !
Mon troisième point sera de rappeler que ceux d’entre vous qui le veulent qu’ils peuvent tout naturellement inviter leurs clients au dîner de l’Académie au lieu de les recevoir chez eux… même si cette manifestation est organisée en priorité pour les amateurs et les collectionneurs. Et qu’enfin, lorsqu’ il y a plusieurs manifestations le même jour, à Bordeaux, nous avons tous la possibilité de nous séparer pour assurer la meilleure représentation de nos vignobles dans chacune d’entre elles .
Quoi qu’il en soit nous ferons en sorte que l’année prochaine, il n’y ait plus de genre pataquès, en restant en relation avec la Commanderie. A ma connaissance il n’y a jamais eu le moindre problème avec l’Union.
Concernant les activités de l’Académie, nous essayons de les rendre les plus diversifiées et intéressantes possible. Et cela fait plaisir lorsque l’assistance dépasse quelques dizaines de participants. Mais nous sommes sans doute tous un peu trop gâtés, à Bordeaux, et on se demande parfois ce qu’il faudrait inventer pour faire bouger les membres de l’Académie… On ne peut que souhaiter que, les uns et les autres, nous assistions et participions un peu plus nombreux à ces manifestations.
Bref, voici, en tout cas, quelques indications sur le programme qui est en préparation pour le second semestre 2009 et 2010.
Nous nous retrouverons, vendredi 11 septembre, pour un dîner à Yquem dans le cadre des Vendanges de Malagar, dîner au cours duquel nous recevrons les personnalités invitées intervenant lors de cette manifestation.
Je rappelle qu’elle est organisée par le Conseil Régional, et que nous sommes tous cordialement invités à y participer.
En ce qui concerne la réception à Yquem je remercie vivement Monsieur Pierre Lurton qui nous ouvre ses portes depuis deux années, avec beaucoup de générosité, et pour le plus grand plaisir des invités des Vendanges de Malagar. Ces derniers ne sont pas blasés : être reçus à Yquem est un rêve qu’ils apprécient tout particulièrement!
Nous avons également en projet :
fin octobre prochain, une conférence-dîner sur la « formation des grands vignobles de Bordeaux aux 17 et 18e siècles » organisée sous la direction du Professeur Poussou, membre de notre Académie, dans un lieu qui reste à trouver ;
En décembre, nous aurons une visite de Cos d’Estournel, accompagnée d’un dîner et d’un concert donné par Musique au cœur du Médoc ;
Jeudi 11 février 2010, à l’occasion de la Saint Valentin, une conférence-dîner sur le chocolat : ses terroirs, ses grands crus…sera organisée au Château Pape Clément.
En avril, une conférence-dîner se déroulera sur le thème de « l’Eau », par Eric Orsenna, de l’Académie Française, qui nous a donné son accord de principe
En avril/mai, pour mémoire, nous aurons notre dîner de prestige et le prix Montaigne,
En juin, il devrait y avoir une manifestation organisée par les villes de Bordeaux et de Saint- Pétersbourg, lesquelles sont jumelées, comme vous le savez.
L’Académie a été sollicitée et se propose d’organiser une conférence sur le thème « rayonnement de la culture française dans la Russie des Tsars ». La manifestation pourrait être suivie d’une dégustation notamment de Sauternes. Mais tout cela est à voir.
Nous avons demandé à Madame Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, de faire cette conférence. Ce qu’elle a accepté. Mais la réalisation de cette manifestation dépendra de la participation financière du CIVB et de la Mairie de Bordeaux car nous ne pourrons pas en assumer seuls la dépense, étant entendu que chaque membre participant prendra à sa charge ses frais de déplacement, mais non ceux de la manifestation.
Voilà, chers amis, des propositions de programme pour les mois à venir. Espérons que nous pourrons toutes les mener à bien. N’oublions pas la raison d’être de notre Académie, son projet original dans le monde viti-vinicole, qui ne peut fonctionner, comme on dit, qu’avec la participation du plus grand nombre.