Conférence de S.E. Monsieur Zhao Jin jun, Ambassadeur de la République Populaire de Chine en France
Mme de LENCQUESAING,
M. Laurent DASSAULT,
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
C’est un grand plaisir pour mon épouse et moi ainsi que pour mes collaborateurs de participer à la conférence de l’Académie du vin de Bordeaux dans cet illustre château DASSAULT.
Bordeaux jouit d’une grande réputation en Chine. Pour beaucoup de Chinois, il est synonyme de bon vin de France et son vin représente la culture et l’art de vivre français. L’Académie du vin de Bordeaux, ayant comme mission de garantir et de diffuser la culture du vin de Bordeaux, force le respect.
La Chine possède, elle aussi, une ancienne culture du vin. Le vin fut la passion des Chinois d’antan et source d’inspiration miraculeuse pour les lettrés et artistes. N’est-ce pas qu’un poème des Tang disait « une jarre de liqueur vaut cent poèmes au grand maître LI Bai » ?
Boire du vin était, autrefois, considéré comme un plaisir distingué, il ne fallait négliger aucun élément dans ce rituel. Du bon vin devait être partagé avec des personnes gracieuses et braves, dans des lieux calmes et élégants comme une forêt de bambou ou un belvédère, à un moment poétique : à l’arrivée du printemps, après la pluie ou la neige. Pour animer l’ambiance, on écrivait et lisait des poèmes, jouait des jeux intellectuels et composait de la musique.
Nos cultures du vin, bien que différentes, révèlent la recherche par nos deux peuples du bonheur et du plaisir artistique. J’ai appris que M. DASSAULT aime beaucoup le vin jaune chinois. On en boit chaud et avec un pruneau séché dedans. Cette manière de boire typiquement chinoise existait même il y a deux mille ans, puisqu’une anecdote raconte que deux personnalités connues de l’époque buvaient ce genre de vin jaune en parlant des talents capables de dominer le pays.
Ce soir, nos amis de l’Académie du vin de Bordeaux nous apprendront certainement beaucoup sur la culture du vin français.
A la demande de nos hôtes, je voudrais, à cette occasion, vous présenter brièvement la Chine d’aujourd’hui.
Depuis le lancement de la réforme et de l’ouverture il y a 25 ans, la Chine est entrée dans la période marquée par les progrès les plus grands et les plus rapides et les changements les plus profonds de son histoire. Pendant ces 25 dernières années, son PIB croît en moyenne de 9,4% par an, et le volume du commerce extérieur de 16% par an. En 2004, malgré une décélération de croissance due au macrocontrôle, le PIB chinois a augmenté de 9,5% pour atteindre 1 650 milliards USD. Et avec un volume du commerce extérieur dépassant pour la première fois 1 150 milliards USD, la Chine se trouve au troisième rang dans le commerce mondial après les Etats-Unis et l’Allemagne. Elle pèse aujourd’hui près de 4% dans l’économie mondiale, au lieu de 1% en 1978.
Si d’autres Etats n’ont souvent un plan que pour quatre ou cinq ans, la Chine s’est toujours fixé des objectifs et des plans de développement à long terme. C’est un de nos avantages. L’actuel gouvernement a pour but d’amener le PIB à 4 000 milliards USD en 2020, et le revenu par tête d’habitant à 3 000 USD.
Beaucoup d’experts estiment ces objectifs ambitieux réalisables, car :
Premièrement, la Chine poursuivra sa politique de réforme et d’ouverture et sa politique d’économie de marché socialiste, politiques qui ont permis à 1,3 milliard de Chinois de faire preuve de leur esprit d’initiative et d’entreprise.
Deuxièmement, grâce à l’amélioration continue de leur niveau de vie, les 1,3 milliard de Chinois constituent un marché de consommation immense avec une demande domestique toujours plus vigoureuse. Ce qui permettra à la Chine de maintenir une croissance de 7% pour une période assez longue. Selon les statistiques, la classe moyenne, qui n’occupe qu’une petite part dans la population totale du pays, représente déjà plus de 80 millions d’habitants. Le logement, la voiture et la télécommunication sont devenus de nouveaux pôles de consommation.
Troisièmement, la Chine participe activement à la mondialisation économique. Depuis son adhésion à l’OMC il y a trois ans, le niveau général des droits de douane chinoise ne cesse de baisser et est descendu à 10,4% en 2004. Les secteurs tels que la distribution, l’automobile, le commerce extérieur, l’agriculture, la télécommunication et l’assurance, s’ouvrent désormais successivement aux capitaux étrangers. En 2004, la Chine a accueilli 60,6 milliards USD d’investissements étrangers et abrite 500 mille entreprises implantées par des investisseurs étrangers.
En résumé, l’économie de marché, la demande intérieure et la coopération avec l’extérieur sont trois moteurs de la croissance rapide de l’économie chinoise.
Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue que la Chine reste toujours un pays en développement, dont le PIB par tête d’habitant franchit à peine le cap de 1 000 USD. Elle fait face à nombre de difficultés et de défis : premièrement, le développement est encore déséquilibré sur le plan économique et social, et il existe un grand écart du niveau de développement entre l’Est et l’Ouest, entre la ville et la campagne ; deuxièmement, notre croissance rapide s’accompagne d’irrationalité dans la structure économique et le mode de croissance ; troisièmement, le problème de l’environnement se pose de façon aiguë et appelle de gros efforts pour y remédier ; quatrièmement, en dépit du planning familial, de fortes pressions démographiques se font toujours sentir. Un bébé chinois né le mois dernier porte la population chinoise à 1,3 milliard d’habitants. Avec un rythme de croissance de 10 millions par an, une population aussi nombreuse que celle de France s’ajoutera, dans six ans, au niveau démographique actuel. De surcroît, nous devons affronter, en même temps, le problème de vieillissement de la population.
Les expériences d’autres pays montrent que la période de transition, où le revenu par tête d’habitant dépasserait de 1 000 à 3 000 USD, est une phase critique et susceptible d’être troublée par des problèmes socio-économiques. Le gouvernement chinois, bien conscient des enjeux, recherche des solutions. Il est fondamental de développer l’économie nationale selon un concept scientifique et d’accroître la productivité pour résoudre les problèmes et difficultés. En même temps, des efforts devront être poursuivis pour renforcer la coopération avec l’extérieur et pour apprendre auprès des autres les technologies avancées et les modes de gestion scientifique.
Mesdames et Messieurs,
La Chine et la France sont liées par une amitié intense. A l’heure actuelle, leurs relations sont au beau fixe. La célébration solennelle du 40e anniversaire des relations diplomatiques, l’établissement du partenariat global stratégique, l’échange de visites entre nos deux chefs d’Etat dans le courant de l’année 2004, une toute première dans l’histoire de nos relations bilatérales, et l’organisation en deux ans les Années croisées culturelles montrent que nos relations sont entrées dans la meilleure période de leur histoire.
Le président chinois HU Jintao a fait trois voyages en France en moins de trois ans. Ce qui est exceptionnel. Notons que la première étape de sa première visite en France était la ville de Bordeaux. Tandis que le président français Jacques CHIRAC a fait, depuis 1997, trois visites en Chine en sa qualité de chef d’Etat, soit la moitié des déplacements que les présidents français ont faits en Chine pendant 4 décennies. Ces échanges de visites de haut niveau ont donné une impulsion énergique au développement des relations sino-françaises sur tous les plans.
Au cours de l’Année de la Chine, plus de 370 manifestations culturelles ont eu lieu partout en France. Nous gardons un très beau souvenir de la Tour Eiffel illuminée en rouge et du grand défilé sur les Champs-Elysées. De même, l’Année de la France a suscité un vif intérêt parmi les 1,3 milliard de Chinois, par ses manifestations exceptionnelles comme le show aérien de la Patrouille de France, le concert de Jean-Michel Jarre devant la Porte du Méridien du Palais impérial, l’exposition des Trésors impressionnistes des collections nationales françaises, le design d’en France et l’exposition « Charles de Gaulle, l’homme des tempêtes ». Un engouement pour la France est apparu en Chine.
Ce qui est particulièrement réjouissant, c’est que nos coopérations économiques et commerciales ont enregistré des résultats remarquables ces deux dernières années. Selon les statistiques chinoises, le volume des échanges commerciaux entre nos deux pays a accru de 60% en 2003, et de 32% en 2004 pour atteindre 17,5 milliards USD. Nous sommes ainsi entrés dans une période marquée par la croissance la plus rapide des flux commerciaux bilatéraux depuis l’établissement des relations diplomatiques. L’année dernière, la Chine a dépassé le Japon pour devenir 1er partenaire commercial de la France en Asie.
En 2004, les investissements directs croisés entre la Chine et la France ont battu le record historique. La France a investi dans 263 projets en Chine. Favorisée par une forte complémentarité de nos deux économies, notre coopération économique et commerciale renferme une grande potentialité. Notamment, la France détient des atouts technologiques et des expériences de partenariat avec d’autres pays dans les domaines que la Chine considère comme prioritaires pour son développement, à savoir l’énergie, le transport, la télécommunication, l’agriculture et la protection de l’environnement.
Prenons l’exemple de l’électronucléaire. La Chine va construire, d’ici 15 ans, une trentaine de centrales nucléaires. A terme, la production électrique d’origine nucléaire, qui ne compte que 1% de la production totale du pays, devrait atteindre 4%. La France est le 1er et aussi le plus important partenaire de la Chine dans ce domaine. De larges perspectives s’ouvrent à notre coopération nucléaire.
En matière de transport ferroviaire, au cours de la visite du président CHIRAC en Chine en octobre dernier, Alstom et Changchun Railway Company ont signé un accord de partenariat pour construire des trains à 250 km à l’heure. Ce qui contribue à l’intensification de notre coopération dans le domaine du train à grande vitesse.
Fin janvier dernier, la compagnie China Southern Airlines a conclu, avec Airbus, un accord d’acquisition de 5 A380. Voilà un accord significatif.
Bordeaux et la région Aquitaine sont depuis toujours très actifs dans la coopération avec la Chine. Vos coopérations amicales avec la province du Hubei sont fructueuses. Notamment, le partenariat entre le groupe PSA et le Hubei a un effet d’entraînement sur des PME/PMI françaises qui sont allées en Chine pour explorer de nouvelles pistes de coopération. Je souhaite également plein succès au projet en matière de voiture électrique auquel M. DASSAULT est personnellement très attaché.
Cependant, il faut reconnaître que la France n’est pas assez présente en Chine. Les produits français n’occupent que 1,4% de parts de marché chinois. Et elle se situe seulement au 4e rang au sein de l’Union européenne à en juger par les échanges commerciaux avec la Chine. Ces résultats ne sont guère satisfaisants. C’est aux autorités au niveau central et local et aussi aux entreprises chinoises et françaises de redoubler leurs efforts pour renforcer leur coopération.
A part des secteurs industriels, d’autres secteurs tels que le service, y compris la banque, l’assurance, la grande distribution, ainsi que les cosmétiques de haute gamme et l’agroalimentation offrent également des opportunités à saisir pour les entreprises françaises.
Le vin français est très apprécié des Chinois, les ventes sont en constante augmentation. La Cave Dynastie, une des premières joint-ventures, a été créée, il y a 25 ans, par Rémy Martin et la ville de Tianjin. Je l’ai visitée l’année dernière. Elle est très dynamique. Sa capacité de production est passée de 100 000 bouteilles par an à 25 millions. Ses vins sont non seulement vendus en Chine, mais aussi exportés dans les pays d’Asie du sud-est. Le directeur côté chinois de la coentreprise est satisfait de la coopération avec la partie française. Voilà un exemple réussi du partenariat sino-français entre les PME.
Face à un marché immense formé par 1,3 milliard d’habitants, une seule cave ne suffit évidemment pas. Nos deux gouvernements ont coopéré dans la construction d’un domaine vinicole pilote dans le district Huailai dans la banlieue de Beijing. Aujourd’hui, presque toutes les provinces chinoises ont des projets de partenariat avec la partie française dans le domaine du vin. Par ailleurs, le brandy de Rémy Martin est très demandé à Hongkong et dans le Guangdong. De larges perspectives s’ouvrent à la coopération vinicole.
Le Président Chirac a annoncé l’objectif de 1000 PME supplémentaires à entrer en Chine pour l’année 2005. Il prévoit aussi que le nombre de PME françaises en Chine se multiplie dans les trois prochaines années. C’est très encourageant !
Je suis profondément persuadé que sous l’impulsion énergique des deux gouvernements, grâce aux efforts conjugués de part et d’autre, le partenariat global stratégique sino-français fera des progrès toujours plus grands, et la coopération entre la Chine et Bordeaux portera davantage de fruits.
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes le 2e jour de la Fête du Printemps. Je suis heureux de pouvoir la fêter à Bordeaux avec nos amis français.
La Fête du Printemps est la fête la plus importante pour les Chinois. C’est l’occasion pour la famille et les amis de se retrouver joyeusement.
Cette nouvelle année qui s’ouvre est l’année du Coq. En Chine, le coq symbolise l’aboutissement des vertus et de la bravoure, la diligence et la ponctualité. Il est aussi emblème de la France. Dans le contexte de l’Année de la France, les deux coqs se rencontrent. Et justement, en chinois, cette rencontre se prononce comme le mot « opportunité ». J’espère que nos deux pays saisiront cette opportunité une fois tous les douze ans pour promouvoir énergiquement leur coopération.
Pour terminer, je souhaite du fond du cœur la pérennité à l’amitié sino-française, la prospérité à l’Académie du vin de Bordeaux, bonne santé, beaucoup de bonheur et de réussites à tous les amis ici présents !
Je vous remercie.
S.E. Monsieur Zhao
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Discours de Monsieur Laurent Dassault, propriétaire du Château Dassault à Saint-Emilion :
- Monsieur l’Ambassadeur,
- Madame le Grand Chancelier,
- Monsieur le Ministre,
- Monsieur le Sénateur,
- Monsieur le Conseiller Régional,
- Messieurs les Présidents,
- Chers amis,
La Chine comme la France savent marier les fastes du palais aux bonheurs de la vue.
Et l’une comme l’autre sait à qui est attentif, offrir ses sortilèges, livrer ses mystères, dévoiler ses arcanes.
En accueillant ici, nos amis Chinois avec Laurence BRUN – l’âme de ce Château -, je veux leur faire partager ce bonheur de découvrir l’excellence de nos vins français.
Il est ici bien à propos, célébrant l’année de l’alliance franco chinoise.
J’ai eu la chance lors d’un récent voyage en Chine de voir la capacité de ce pays à construire un vignoble à Tai Che avec des viticulteurs locaux capables de commencer la grande aventure du vin.
Je souhaite que tous les propriétaires de vignobles, présents ce soir et qui symbolisent les grands vins français soient les porte-bonheur de leur réussite.
La présence de l’Académie du vin à Château Dassault est un honneur.
Cette académie qui a pour vocation de recueillir, enrichir, transmettre et diffuser ce que l’esprit du vin de Bordeaux inspire dans toutes les forces de l’art.
Par ses quarante académiciens presque tous propriétaires de crus prestigieux et ses autres membres associés, nous retrouvons ici encore l’excellence d’une culture d’exception.
Je suis certain que mon grand père Marcel Dassault qui nous regarde là-haut partage cet honneur avec moi et je remercie Madame de Lencquesaing, d’avoir choisi Château Dassault pour en faire ce soir l’hôte privilégié.
Mais comme le dit le proverbe chinois : <Si la parole est l’écume de l’eau, l’action est une goutte d’or>.
Alors trêve de discours, levons nos verres et trempons nos lèvres dans ce que l’on nomme chez nous les gouttes de félicité. Campai !
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Discours de Madame de Lencquesaing, Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux :
Excellence,
Madame l’Ambassadrice,
Monsieur le Ministre,
Madame le Ministre,
Permettez-moi, au nom de tous les membres de notre Académie du Vin de Bordeaux, de vous souhaiter la bienvenue. Nous vous remercions d’avoir accepté de célébrer ensemble votre grande fête traditionnelle du Nouvel An chinois.
La célébrer à Saint-Emilion, dans cette très ancienne capitale viticole, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est certainement une première.
Votre trop court séjour en bordelais concrétise cependant le développement des relations bilatérales sino-françaises à l’occasion des années croisées Chine-France.
Si aujourd’hui la Chine et la France tiennent à réaliser ensemble un programme culturel, scientifique et économique, c’est aussi parce que nos deux pays ont en commun une longue tradition artistique et culturelle.
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1- Comme vous le voyez, nous avons tenu à dédier chacune des tables, ce soir, à certains poètes, penseurs, écrivains chinois qui ont marqué la longue histoire de la Chine.
En effet si nous remontons au IVe siècle de notre ère, il est intéressant d’établir un parallèle entre le poète chinois TAO YUANMING et AUSONE.
En Chine, la période des six dynasties voit naître les premiers grands théoriciens de la littérature, symbolisée par TAO YUANMING qui reprend et renforce la tendance esthétique inspirée par le Taoïsme.
A la même époque, notre poète bordelais AUSONE est remarqué par l’Empereur VALENTINIEN pour ses qualités de pédagogue et de grammairien. L’Empereur va envoyer AUSONE à Trèves comme précepteur de son fils.
Désormais, AUSONE symbolise le rayonnement littéraire d’une époque et celui d’un très grand vin de Saint-Emilion.
En cette moitié du IVe siècle de notre ère, même souci de la structure littéraire et du sens poétique chez TAO YUNMING et AUSONE.
2- Suit l’époque SONG, elle développe la pensée philosophique et humaniste de Confucius. Elle correspond en France à notre Moyen Age, au début de l’art gothique et à Bordeaux, à l’histoire d’Eléonore d’Aquitaine, reine de France et ensuite reine d’Angleterre, elle aussi, poète et écrivain.
3- Nous arrivons au XVIe siècle. En Chine, règne la dynastie MING. Elle est marquée par le développement du théâtre et du roman avec les écrivains FENG MEGHONG et LIN MENGCHU. Nous sommes au milieu du XVI siècle – à Bordeaux Michel de MONTAIGNE et Etienne de la BOETIE vont de paire influencer leur époque par une exigence morale et une réflexion politique.
Michel de Montaigne, élu Maire de Bordeaux en 1581 -il le sera jusqu’en 1585- a placé l’humanisme au centre de sa pensée et de son œuvre, magnifiant la conscience de l’individu. Il nous a laissé ses récits de voyages en Italie et surtout ses Essais.
4- Encore un bond en avant avec les dynasties Mandchous qui en Chine, marquent une véritable renaissance artistique et littéraire et en France une nouvelle pensée philosophique, celle du Siècle des Lumières personnalisé à Bordeaux par Montesquieu, juriste, parlementaire, ouvert à tous les domaines de la connaissance. Son souci de l’analyse et son esprit critique va l’amener à s’intéresser à la vie sociale et économique. Nous sommes au début du XVIIIe siècle. Montesquieu est une des grandes figures de la pensée moderne.
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Cette course rapide à travers 2000 ans d’histoire littéraire de la Chine et de la France et en particulier de Bordeaux, explique certainement ce qui nous rapproche. N’avons-nous pas en commun cette moisson littéraire, cette exigence de la pensée sensible à la beauté, cet esprit philosophique qui cherche des réponses aux problèmes de l’homme et de nos sociétés ?
Le Bordeaux d’Ausone, de Montaigne et de Montesquieu doit sans doute sa curiosité d’esprit à sa situation portuaire.
Bien que ce soit la province du Hunan qui soit jumelée avec Bordeaux, on ne peut dissocier la situation du port de Bordeaux de celle de Shanghai :
Shanghai et Bordeaux, ces deux villes lovées comme des croissants de lune sur les rives du Wang Pu pour l’une, de la Garonne pour l’autre.
Ces villes commerçantes, harmonieuses, besogneuses, ouvertes aux apports venus d’ailleurs, ouverte aux avancée techniques dont Laurent Dassault est l’incarnation puisque sa famille et lui-même représentent une de nos industrie de pointe et aussi ce vignoble de Saint-Emilion dans lequel il a l’amabilité de nous accueillir ce soir et nous l’en remercions vivement.
La transformation de Shanghai en ces dernières années est vraiment spectaculaire. Son architecture, son développement, son dynamisme, sont un exemple dans notre monde moderne.
Mais ce soir, c’est ce Bordeaux portuaire
Ce Bordeaux littéraire
Mais aussi ce Bordeaux capitale mondiale du vin qui vous accueille
Ce vin qui, depuis la haute antiquité est élément de culture
Ce vin qui s’adapte à tant de saveurs
Ce vin, promesse de santé et de longue vie
Ce vin qui rassemble les hommes, ce vin de l’amitié
Permettez, Monsieur l’Ambassadeur, que nous levions nos verres à votre pays et à votre santé.