Dîner au Château Gazin en l’honneur de l’Académie des Cinquante de Hollande
Mot d’accueil de Monsieur Nicolas de Bailliencourt dit Courcol,
Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux
Cher Monsieur Vogelenzang,
Chers amis de l’Académie des Cinquante et de l’Académie du Vin de Bordeaux,
Notre Académie est heureuse et honorée à la fois de recevoir les membres de l’Académie des Cinquante dans le cadre de ce nouveau voyage en Bordelais. Il a été préparé par Alexandre Van Beek que je remercie bien vivement pour son efficace collaboration.
J’espère que pour certains d’entre vous, cette découverte de nos vignobles vous aura intéressés, mais je sais que vous êtes nombreux à déjà bien connaître Bordeaux et ses vins, en particulier Monsieur et Madame Beyerman que je salue tout particulièrement ce soir. Ils sont de longue date de fidèles amis de l’Académie du Vin de Bordeaux et c’est avec grand plaisir que nous les retrouvons.
Certes, ce soir, nous regrettons l’absence de votre Président, le très honorable parlementaire Monsieur Van Der Steur retenu par ses nouvelles fonctions électives. J’espère que ces nouvelles et importantes fonctions ne le tiendront pas trop éloigné des activités de votre Académie. Je charge en tout cas son épouse, qui est à mes côtés, et vous Monsieur Vogelenzang de lui transmettre mes meilleures félicitations et celles de tous nos membres. Je crois d’ailleurs qu’il vous rejoindra ce soir, s’il arrive à avoir son avion, donc il sera demain à Figeac pour une nouvelle belle journée.
Chers amis des Cinquante, ma famille et les membres de l’Académie du Vin de Bordeaux sont heureux de vous accueillir ce soir dans cet ancien chai transformé en salle de réception et qui nous permet tout de même de recevoir presque 80 convives. Comme vous le savez, l’espace est très restreint à Pomerol, tout est planté en vignes, nos jardins sont minimalistes, seules quelques roses parsèment nos vignes ici et là pour donner un semblant de décoration et une note de couleur.
Si nous sommes nombreux ce soir à vous recevoir à Gazin c’est parce qu’en plus des Pomerolais et des Saint-émilionnais, beaucoup d’entre nous sont même venus de ce lointain Médoc que vous avez visité ou que vous venez de visiter et aussi des Graves et de Sauternes et Barsac. C’est dire le plaisir que nous avons tous à vous retrouver ce soir. Il faut bien la présence de l’Académie des Cinquante pour obtenir une telle mobilisation en période de vendange, ce dont je me réjouis naturellement.
Je suis sûr que lorsque vous viendrez à nouveau à Bordeaux visiter nos vignobles, ce sera de ce côté-ci de la Gironde, ce qui nous donnera la satisfaction de nous réunir à nouveau et l’occasion de faire un dîner, cette fois-ci en Médoc.
Pour l’instant présent, je vous souhaite à tous une excellente soirée au cours de laquelle, les vins que nous allons déguster seront commentés par plusieurs de nos membres, selon la tradition. Je les remercie à l’avance de leur enthousiasme. Chers amis, très bonne soirée à tous.
Mot d’accueil de Monsieur Vogelenzang, Académie des Cinquante
Monsieur le grand Chancelier, Mesdames, et Messieurs les membres de l’Académie du vin de Bordeaux, Mesdames, et confrères chers amis, permettez-moi de me présenter.
Je m’appelle Franck Vogelenzang, je suis l’ancien président de l’Académie des Cinquante et je représente ce soir notre président qui, comme député, doit assister aujourd’hui à une réunion importante pour former un nouveau gouvernement aux Pays-Bas, qui peut-être sera une coalition entre la gauche et la droite bien étonnées de se trouver ensemble.
Les mots que je vais vous adresser sont les mots de notre président. Aux Pays-Bas, on a vraisemblablement commencé à boire du vin vers la fin du Moyen Âge. D’après nos recherches, il a cependant fallu attendre le XVe siècle avant de voir les premiers marchands sur le quai des Chartrons exaltés à l’idée des profits qu’ils allaient faire avec les innombrables barriques de vin de Bordeaux chargées à bord de leur navire et en partance pour les Pays-Bas. C’est en effet à partir du XVe siècle que l’on reconnaît sur de nombreuses toiles d’artistes hollandais des tables garnies de verres à vin. Les célèbres natures mortes du XVIe et XVIIe siècle constituent encore aujourd’hui le témoignage du goût qu’avaient pris les Néerlandais de l’époque d’accompagner leurs repas de vin.
Ne trouve-t-on pas d’ailleurs de nos jours dans les épaves de navires de marchands néerlandais, jonchant les fonds de mer, de vieilles bouteilles de vin en verre ou de reste de barriques de vin ? S’il est exact de dire que le genièvre a finalement supplanté le vin suite aux nombreuses guerres qui ont opposé les Pays-Bas à l’Angleterre et qui ont fini par empêcher l’acheminement de vin par bateau, il ne reste pas moins vrai que l’existence actuelle de maisons de négoce de vin fondées au début du XVIIIe siècle constitue la preuve intangible de l’intérêt porté par les Pays-Bas pour le vin.
Depuis la création de l’Académie des Cinquante en 1955, nos deux institutions ont tenu à privilégier de bonnes relations empreintes de convivialité. C’est en effet l’amour des vins de Bordeaux qui a poussé les membres de notre Académie à se constituer en confrérie en 1955. Votre académie a été pour nous le modèle et, au fil du temps, une véritable amitié à su se cultiver non seulement entre les membres, mais aussi entre les deux institutions. Cette amitié trouvait son origine non seulement dans l’amour partagé pour le vin, mais aussi dans l’intérêt commun pour l’art culinaire et la littérature dans la quête commune de la combinaison idéale entre vins et mets. Ces liens personnels tissés entre nous sont certainement à mettre au crédit de Monsieur Ginestet, Monsieur Binaud et Madame Fournier et de nos membres Karly Beyerman notre membre d’honneur et Kees Van Leeuwen qui malheureusement, n’a pas pu se joindre à nous pour ce voyage.
L’intérêt manifesté par nos membres pendant nos visites en France et pendant vos visites aux Pays-Bas, leur implication dans les programmes organisés au cours de ces visites sont de nature à renforcer cette fierté mutuelle que nous portons à notre longue amitié. Une amitié qui trouve ses racines dans la prise de conscience du fait qu’il est vrai que partout au monde il existe des vignobles, il est encore plus vrai que seuls les vignobles bordelais peuvent produire du Bordeaux, même si on assiste de nos jours à des tentatives d’imitation.
Notre Académie des Cinquante se compose d’amateurs de vin et de professionnels du négoce de vin et de la restauration. Notre prédilection pour le vin de Bordeaux, mais cela ne nous empêche pas de goûter et de déguster dans l’année des bouquets d’autres régions et d’autres pays. Pourtant, il n’est pas rare, au cours de ces dégustations qui ont lieu trois fois par an, de voir les vins d’autres horizons être comparés aux délices du vignoble bordelais que nous chérissons tant. Je vous laisse aisément deviner que ce sont ces purs et onctueux Bordelais qui remportent la palme.
À ces dégustations s’ajoute une fois par an un voyage d’études. Ainsi avons-nous déjà récemment été en Afrique du Sud, en Allemagne et en Bourgogne. Chaque millésime du calendrier se clôture toujours par un dîner annuel organisé en octobre. Au cours de ce dîner et des dégustations, ce sont souvent les vins de notre cave commune qui sont servis. Une cave qui ne se désemplit pas grâce aux achats annuels essentiellement des vins de Bordeaux et aux cadeaux que nous avons eu le privilège de recevoir de la part de vos membres au fil des ans.
Nous sommes très heureux de voir ce soir le professeur Kees Van Leeuwen et Monsieur Alexander Van Beek, notre membre correspondant qui a assuré la coordination de ce voyage d’études et nous lui en sommes particulièrement reconnaissants.
C’est aussi un grand plaisir de voir ce soir notre membre du mérite, Madame de Lencquesaing. Ces derniers jours, ont été pour nous l’occasion de percevoir le dévouement et l’amour qui entre dans l’élaboration du vin dans les châteaux que nous avons visités. La viticulture biodynamique qui fait son entrée sur le marché a constitué un sujet d’étude qui a été approfondi au cours de ce voyage. Notre visite à l’Institut des sciences de la vigne et du vin a contribué à étoffer notre bagage culturel. À cet égard, nous tenons ici à remercier tout particulièrement le château Pontet Canet et le Château Pichon Longueville Baron, la maison Haut-Brion, Cheval Blanc et bien entendu Gazin où nous nous trouvons ce soir.
Demain, ce sera le tour de Clos Fourtet et de Figeac. Pour nos membres, c’est l’occasion de revoir d’anciens amis et de renforcer nos liens avec ce vignoble bordelais qui reste à nos yeux le nec plus ultra des terroirs vinicoles et auquel nous resterons toujours intimement attachés.
Dans la continuité de la bonne tradition, nous tenons, en signe de remerciement pour l’accueil reçu, inviter à notre tour les membres de l’Académie du Vin de Bordeaux aux Pays-Bas. Nous serions en effet les plus heureux d’accueillir vos membres en 2013 ou en 2014.
Monsieur le grand Chancelier, permettez-moi de terminer en rappelant notre immense appréciation pour l’accueil chaleureux que vous nous avez réservé. Nous sommes particulièrement touchés par le drapeau néerlandais que nous avons vu en arrivant. C’est au nom de tous les membres de notre confrérie et de leur compagne que je présente à vous personnellement et à tous les membres de votre Académie, nos plus chaleureux remerciements pour votre hospitalité et amitié et au nom de tous, je formule le vœu de voir notre collaboration se renforcer et nos liens se resserrer.
Ce n’est pas encore tout à fait Noël, mais j’aimerais quand même faire quelques tout petits cadeaux. Je voudrais commencer par Monsieur de Bailliencourt en vous donnant un tout petit souvenir de notre visite et pour vous remercier de votre accueil chaleureux. C’est une assiette en bleu de Delft. Merci beaucoup.
J’aimerais aussi remercier Madame Achard qui a énormément aidé notre comité qui a préparé le voyage et ça a été un voyage très réussi et on vous remercie beaucoup. J’ai parlé avant des peintures néerlandaises où on voit des verres à vin. J’ai pour vous une copie d’un tel verre où on buvait le vin au XVIe et XVIIe siècle. Je vous remercie beaucoup.
