2014

12/09/2014

Dîner-dégustation au Château d’Yquem à l’occasion des 16e Vendanges de Malagar

A l'occasion des 16e Vendanges de Malagar
Sur le thème : « L’autre »

Discours de Nicolas de Bailliencourt dit Courcol,
Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux

Monsieur le Président du Centre François Mauriac de Malagar,

Madame la représentante de Monsieur Alain Rousset Président du Conseil Régional,

Madame la représentante de Monsieur Alain Juppé, Maire de Bordeaux

Mesdames et Messieurs et chers amis,

Le thème des Vendanges de Malagar -l’Autre- ne facilite pas cette année les rapprochements originaux avec le monde du vin et ses amateurs. L’autre c’est celui qui boit votre nectar. Qui peut avoir à cette occasion un palais critique ou désirer simplement partager en toute amitié un moment de convivialité. C’est aussi parfois celui qu’il faut apprivoiser, éduquer. Bref on ne déguste pas un Bordeaux seul. Il y a forcément un autre. « Nul plaisir n’a de goût pour moi sans communication » nous dit Montaigne. Mais il y a tellement d’ « Autres » possibles que l’on ne sait plus où donner de la tête…. Rassurez-vous cela ne va pas m’amener à faire des digressions sur « je est un autre », « l’enfer c’est les autres », que sais-je encore.

Permettez-moi simplement d’évoquer différentes façons d’aborder l’Autre que j’ai retrouvées chez nos fameux 3 M, citations qui ne représentent, bien sûr qu’un aspect de leurs personnalités complexes mais qui auront au moins le mérite de faire parler trois illustres représentants de notre chère Aquitaine sur le thème que vous avez retenu.
Le Philosophe : Montesquieu : « Si l’on Ne voulait Qu’être heureux cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont ».
Le Misanthrope à ses heures : François Mauriac : « Les êtres (on pourrait dire les autres) nous deviennent supportables dès que nous sommes sûrs de pouvoir les quitter ».
L’Ami : Montaigne, à nouveau, tentant d’expliquer son amitié passionnelle pour l’autre, avec un grand A : la Boétie, par ce propos universellement connu : « parce que c’était lui, parce c’était moi ».
Fort heureusement la table ronde qui va clôturer vos débats : « la France fait-elle encore rêver l’Autre », me permet de retomber sur mes pieds de vigneron. Notre cher pays ne fait sans doute plus rêver l’Autre… l’investisseur mais ne fait–il pas rêver l’Autre… celui qui est… amateur d’Yquem ? Oui, trois fois oui !
Merci donc à toi, cher Pierre, qui reçoit à nouveau ce soir, à Yquem, l’Académie du Vin de Bordeaux et ses invités, et nous offre encore mieux… l’occasion de changer le rêve en réalité.

Je vous souhaite à tous une excellente soirée.