2006

31/03/2006

Prix Montaigne 2006

Prix Montaigne 2006Madame Thérèse Delpech

Discours de Monsieur Hugues Martin, Député-Maire de Bordeaux

Monsieur le Directeur Régional des Affaires Culturelles,
Monsieur le Président du Centre National du Livre,
Madame le Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux,
Monsieur le Président Jacques RIGAUD,
Madame La lauréate,
Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi simplement de vous exprimer mon bonheur de vous accueillir ici, Madame Thérèse DELPECH, pour vous remettre avec May-Eliane de LENCQUESAING, le prix Montaigne décerné par la Ville de Bordeaux et l’Académie du Vin de Bordeaux.

Ce prix littéraire s’inscrit dans le cadre de l’Escale du Livre, notre grande manifestation annuelle en faveur du livre et de la lecture.

Celle-ci a l’avantage de réunir lecteurs, auteurs, éditeurs et libraires, pour trois jours de fête du livre, trois jours de débats, d’échanges et de réflexions.
Cet esprit d’échanges d’idées est aussi l’un des objectifs de ce prix, dont vous allez être le quatrième récipiendaire, Madame Thérèse DELPECH.

Le prix Montaigne récompense un essai qui défend des valeurs aussi fondamentales de nos jours qu’elles l’étaient au temps où mon lointain prédécesseur à la Mairie de Bordeaux écrivait « les Essais ».

Ces valeurs sont celles de la tolérance, du refus de tous les fanatismes, du combat contre les aveuglements partisans, et le sens de l’universalisme.

Le prix Montaigne est là pour rappeler cette exigence première de préserver les principes qui fondent et constituent la dignité de l’homme face aux forces obscures de la négation, de la confrontation et de l’oubli.

L’ensauvagement, que je suis en train de lire, pardonnez-moi ce petit retard, me semble correspondre en tous points à l’esprit qui a présidé à la création de ce prix.

Monsieur Jacques Rigaud va exposer dans un instant les raisons du choix du jury, de manière brillante.

Permettez-moi seulement d’indiquer, à quel point je suis sensible au danger de l’oubli, voire du déni, que vous soulignez dans votre essai, en étudiant des domaines très variés : politiques, géostratégiques, économiques…

Je perçois votre livre comme un signal d’alerte en ce début du 21ème siècle, une alerte devant des dangers que l’histoire du 20ème siècle nous a pourtant démontrés et aurait dû nous enseigner.

Vous ne m’apparaissez pas d’un grand optimisme mais je crois au caractère salutaire d’un tel écrit pour mettre en garde contre les errements, et l’aveuglement auquel nous participerions sans lui.

Les hautes fonctions que vous occupez, le Prix Fémina essais 2005 qui a déjà récompensé L’ensauvagement, confèrent à notre Prix Montaigne 2006, un éclat bien particulier.

Il est assez rare dans notre pays de voir des intellectuels occuper des fonctions aussi élevées que les vôtres pour que vous m’autorisiez à saluer chez vous cet engagement.

Vous savez mieux que quiconque qu’on ne peut pas construire l’avenir sans regarder le passé en face, vous nous le rappelez avec force, pertinence et talent.

Votre livre est à lire et à méditer par tous ceux que les conditions d’émergence de notre futur ne laissent pas indifférents.

Vous comprendrez dans ces conditions l’honneur particulier que j’éprouve à participer à cette remise de notre prix Montaigne.

Je voudrais également remercier ici les membres du jury de leur travail d’analyse et de sélection.

Je me tourne tout particulièrement vers vous, Madame de LENCQUESAING, pour saluer l’Académie du Vin de Bordeaux, que vous présidez, avec talent, et sa noble conjugaison de la culture et du vin.

J’espère, Madame DELPECH, que vous prendrez plaisir à goûter et à faire partager les flacons les plus prestigieux de notre terroir.
Ils risquent de vous transformer en ambassadrice de notre Ville et de notre région, ce dont je me féliciterai.

Ce bon vin, sans entamer votre vision lucide de notre univers, pourra peut-être contribuer à y apporter quelque légèreté et à vous rendre sensible votre souvenir bordelais.

Je laisse la parole au Président du Jury, Monsieur Jacques RIGAUD.

Discours de Monsieur Jacques Rigaud,

Président du Jury du Prix Montaigne

POUR THERESE DELPECH
Remise du Prix MONTAIGNE, le 31 mars 2006

Madame,

Si le Prix Montaigne a pour vocation d’inciter un public éclairé, mais non spécialiste, à se faire une opinion sur les grands problèmes de notre temps, dans l’esprit de l’humanisme sans frontières de Michel de Montaigne, aucun livre, parmi ceux de notre sélection, n’était plus que le vôtre digne de le recevoir cette année.

Nous avons eu à examiner des ouvrages remarquables, parfois savants, parfois enchanteurs, ou qui marquaient une étape importante dans une pensée originale, livres tous estimables, mais un peu hors de notre champ et du dessein que je viens de rappeler. Votre livre, lui, porte sur les grands problèmes de notre temps, et du monde.

Bordeaux est une ville ouverte sur le monde. Le rayonnement de la ville et de l’Académie du Vin de Bordeaux ne connaît pas de frontières. C’est pourquoi votre essai, par son ampleur, nous a intéressés.

S’il porte sur les problèmes géopolitiques et stratégiques contemporains, il n’est pas pour autant un livre réservé aux experts, même si vous vous situez, par votre expérience et vos responsabilités nationales et internationales, à leur niveau. Vous avez, sur ces problèmes, une vision politique, au sens le plus noble et le plus élevé du terme. Et il est permis de penser que votre expérience au cabinet d’Alain Juppé, Premier ministre, y est pour quelque chose.

Plus encore, et ce fut pour le jury déterminant, vous avez une vision humaniste des problèmes que vous traitez. Je parlerai tout à l’heure de vos bonheurs d’écriture, mais je veux dire ici à ceux qui ne vous ont pas encore lue, qu’ils n’auront pas l’impression d’avoir entre les mains un rapport ardu et gris, mais un vrai livre où il leur sera donné de rencontrer Diderot, Schopenhauer, Tocqueville, Tolstoï, Valéry et bien d’autres. Vous parlez, non d’une tour d’ivoire, mais d’ici et maintenant et pour chacun de nous, quand vous évoquez avec force mais aussi avec beaucoup de sensibilité,  la violence de notre temps, et ses peurs.

« L’ensauvagement » : c’est le titre de votre livre ; son sous-titre est « le retour de la barbarie au XXI° siècle ». En vérité, vous nous montrez que le monde n’a pas attendu le changement de millénaire pour revenir à la barbarie. Vous citez ce mot de Trotsky : « Celui qui aspire à une vie paisible s’est trompé en naissant au XX° siècle ». Que dire du nôtre ? Vous relevez aussi que Tolstoï, dans « Guerre et paix » attribue à la Révolution française et aux guerres napoléoniennes le rôle que l’on réserve le plus souvent dans les livres d’histoire à la guerre de 1914 : l’ensauvagement des Européens. Vous relevez aussi cette remarque de Diderot selon qui « il est plus facile pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie que pour un peuple barbare d’avancer d’un seul pas vers la civilisation. » De fait, tous ceux qui ont visité Büchenwald, sur ce plateau qui domine la ville de Goethe, Weimar, et qui ont vu, au milieu de ce sinistre camp, les restes du grand chêne où le poète aimait venir méditer savent que la barbarie peut surgir au sein même des plus hautes civilisations.
Il y a, dans le livre III des Essais, un étonnant chapitre curieusement intitulé « Des coches » où notre cher Montaigne parle de l’Amérique, « cet autre monde (qui)ne fera qu’entrer en lumière quand le nôtre en sortira ». Avec une ironie féroce, il stigmatise le massacre que les Européens ont fait en son siècle de magnifiques civilisations que nous appelons « pré-colombiennes » et il accuse « Tant de villes rasées, tant de nations exterminées, tant de millions de peuples passés au fil de l’épée, et la plus riche et belle partie du monde bouleversée pour la négociation des perles et du poivre. Mécaniques (viles) victoires. Jamais l’ambition, jamais les inimitiés publiques ne poussèrent les hommes les uns contre les autres à si horribles hostilités et calamités si misérables ». C’est l’honneur du grand Montaigne d’avoir été l’un des premiers à dénoncer ce que l’on appelait pas encore un « crime contre l’humanité ».
Ce qui se passe aujourd’hui, chez nous ou tout près de nous en Europe, montre que la barbarie n’est jamais très loin, d’autant plus que, comme vous le relevez, terreur et barbarie pénètrent dans tous les foyers par l’image qui les banalise. Il est significatif que tous les développements que vous consacrez dans votre livre à la course aux armements, aux conflits internationaux, aux grands problèmes de la mondialisation soient placés par vous dans cette perspective centrale et dramatique du « retour de la barbarie ». On peut parler doctement de ces choses. D’autres l’ont fait. On ne peut que vous être reconnaissant d’en parler avec beaucoup d’humanité et de nous rappeler à votre façon l’avertissement de Raymond Aron : « l’histoire est tragique ».

L’histoire, justement : toute votre réflexion est construite à partir d’une vision forte et originale de l’histoire. La normalienne que vous être est certes agrégée de philosophie, mais vous donnez l’impression d’être plus historienne que philosophe, ou plus précisément de situer toute votre réflexion dans une perspective historique. Ce devrait être banal pour chacun d’admettre que les problèmes de notre temps, y compris les plus immédiats, ne peuvent être compris que dans la perspective du « temps long » cher à Fernand Braudel. Et cependant, rien ne semble plus étranger à la mentalité contemporaine obsédée par le court terme.

Il est une expression qui est passée dans le langage courant et qui me laisse rêveur : « en temps réel », comme si tout le temps que nous vivons n’était pas réel. Qu’est-ce qu’un temps qui se dit réel et qui ne se vit que dans l’instant, l’instant des sondages, des émissions de télévision, du très court terme,  pour être aussitôt oublié ? Ce temps prétendument réel est en fait pour beaucoup, et de plus en plus, un temps virtuel, sans épaisseur ni mémoire. Vous avez ici des gens – je pense à mes confrères de l’Académie du Vin de Bordeaux – qui, par leur métier, ont su mettre le temps de leur côté, et qui savent son prix, la valeur qu’avec la précieuse durée qu’il engendre, il peut mettre dans les fruits de la nature, dès lors que science et patience se mettent à son service. Je veux citer ici une phrase à mes yeux capitale de votre livre : « L’humanité ne peut plus compter sur la sagesse des anciens qu’elle ignore, ni sur la promesse d’avenir à laquelle elle ne croit plus. Prise entre deux murs, le poids de l’histoire et l’angoisse du futur, le temps l’écrase au lieu de la libérer. »

C’est précisément pour nous aider à prendre la mesure du temps que vous nous proposez une démarche, inspirée du « téléscope »de Schopenhauer, et qui donne au livre sa structure dans ce qu’elle a de plus stimulant. Comme lui, vous proposez de se projeter plusieurs décennies dans l’avenir  et, de là, de s’emparer d’un télescope pour juger le temps présent. Et, avant d’en venir là, vous revenez sur 1905, année à laquelle vous consacrez un long et passionnant chapitre pour montrer que la plupart des problèmes et des drames du XX° siècle sont en germe ou annoncés, dès cette année-là, à tous égards fondatrice : la première révolution russe, la guerre russo-japonaise, l’émergence des Etats-Unis sur la scène internationale et de la Chine qui entre dans la modernité avec Sun Yat-Sen, la crise de Tanger qui voit s’affronter l’Allemagne et la France à propos du Maroc plaquent les grands accords de la symphonie tragique du XX° siècle, tandis que, dans l’ordre de l’esprit, 1905, c’est Einstein, c’est le début du Fauvisme, c’est la publication d’une œuvre majeure de Freud, ses trois essais sur la théorie de la sexualité. Tout le XX° siècle est décidément en germe dans cette année 1905.

Vous nous projetez ensuite, avec votre téléscope, en 2025. Vous évoquez les problèmes qui, selon vous, vont dominer les vingt prochaines années. Ces trois « paris sur l’avenir » sont la lutte contre le terrorisme international, la prolifération des armes de destruction massive et l’évolution des relations sino-américaines, compte tenu des trois évolutions possibles de la Chine (transition paisible vers la démocratie, coup d’Etat militaire ou guerre avec Taïwan) et leurs conséquences sur les relations de cet immense pays avec les Etats-Unis. Sur ces différents points, vous montrez avec force combien la sécurité internationale sera durablement menacée, aucune autorité mondiale et aucune des grandes puissances n’étant en mesure de maîtriser la situation, comme on le voit présentement avec l’Iran et son ambition nucléaire. Vous évoquez aussi un certain nombre de « questions ouvertes » qui sont autant de facteurs d’incertitude et de risque pour les vingt années qui viennent. Parmi celles-ci, je note la désagrégation de l’Afrique, l’avenir des relations entre la Turquie et l’Europe, le conflit Israël-Palestine, et le terrorisme non conventionnel pour lequel vous notez une « privatisation de la violence » qui permet à des individus ou à des groupes de disposer de capacités autrefois réservées aux Etats. Les catastrophes naturelles qui ont désormais un retentissement mondial instantané, comme on l’a vu avec le tsunami, le retour des grandes épidémies, les avancées technologiques dans le domaine des biosciences et les conséquences hasardeuses qu’elles peuvent avoir si elles ne sont pas maîtrisées sur le plan politique et sur le plan éthique : tout concourt au retour des grandes peurs médiévales et vous conduit à vous demander si le XXI° siècle ne sera pas « le siècle de la peur ».

Revenant au présent, vous évoquez avec une implacable lucidité la situation troublante et inquiétante de « la Russie telle qu’elle est » et d’une Corée du Nord hautement dangereuse. Sur l’Europe, vous êtes à juste titre sévère. Une Europe « sortie de l’histoire », des Européens « retraités de l’histoire ». Myopie, léthargie, déclin, provincialisme, vous n’avez pas de mots trop durs à son égard et vous observez qu’elle n’a pas su fêter son élargissement comme une victoire de l’unité européenne enfin réalisée pacifiquement. On voudrait pouvoir vous contredire, mais les arguments manquent hélas ! Même pour ceux qui, comme moi, sont des Européens convaincus.

En plaçant le danger au cœur de votre réflexion, vous nous ramenez aux réalités d’un monde qui, s’il a su éviter depuis plus d’un demi-siècle une conflagration mondiale et s’il a réussi à créer dans certaines parties du monde, comme notre « vieille Europe » les conditions d’une réconciliation durable, n’a cependant pas cessé d’être la proie de conflits meurtriers. Spécialiste reconnue des problèmes nucléaires, vous avez sur la période révolue de la « guerre froide » des remarques frappantes. Vous notez ainsi qu’elle était « une affaire d’experts et d’espions, non de peuples » et que, si elle a valu au monde une longue période de paix, « l’humanité n’apprend pas grand chose des événements qui n’ont pas eu lieu ». Parlant de la crise de Cuba en 1962, qui mit le monde au bord du désastre, vous notez une grande différence par rapport à ce qui peut se produire à l’avenir ; c’est « le danger d’avoir non pas deux mais trois acteurs dans une crise nucléaire. Si deux d’entre eux se conduisent sagement et que le troisième commette une folie, la guerre peut éclater même si le troisième est – des trois – l’acteur mineur. »

La vision planétaire et froide que vous nous proposez du monde dans lequel nous entrons et que nos descendants auront à gérer, pour le meilleur et pour le pire, a de quoi nous glacer le sang. Cependant, vous mettez beaucoup de sensibilité dans vos analyses. Ainsi lorsque vous évoquez la « famine spirituelle » qu’a révélé l’émotion du monde entier, bien au-delà des limites de l’Eglise romaine lors de l’agonie et du décès, il y a un an, du pape Jean Paul II. Vous avez des formules très éloquentes pour évoquer la présence de l’histoire, fût-ce en creux, dans la conscience contemporaine. Ainsi : « certains pays estiment que l’histoire ne leur a jamais donné ce qui leur était dû » ou encore : « la connaissance de l’histoire n’est ouverte qu’à ceux qui ont conservé la mémoire de ce qui ne change pas. »

Plus encore, vous n’hésitez pas – ce qui a suscité certaines réserves chez certains membres de notre jury – à mêler éthique et politique. Quand on voit les ravages que peuvent engendrer certaines manifestations du machiavélisme contemporains, comme les mensonges d’Etat que l’on a connus au sujet de l’Irak, on ne peut que souhaiter que la politique n’ignore pas l’éthique, en tout cas dans les démocraties. Vous osez dire que le Mal – je dis bien « le Mal avec un grand M – est au cœur de l’histoire, et vous avez le courage de dénoncer « le refus frénétique de ce constat. » allant jusqu’à dire : « comme l’homme primitif, l’homme du XXI° siècle cherche à repousser le mal au-delà du monde connu et à le transformer en tabou ». C’est ce qui fait que, selon vous, « la conscience contemporaine a un caractère crépusculaire ».
Au terme de ces constats sévères, vous citez, à la dernière page de votre livre, cette phrase de Gottfried Benn :
« On sait bien que les hommes n’ont pas d’âme. Si seulement ils avaient un peu de tenue »

Merci, Madame, de nous avoir livré avec autant de sincérité et de rigueur une pensée qui nous aide en effet à avoir « un peu de tenue » devant le danger réel d’un retour de la barbarie.

Discours de Madame May-Eliane de Lencquesaing,

Grand Chancelier de l’Académie du Vin de Bordeaux

>Monsieur le Député-Maire,
Monsieur le Président du Centre National du Livre,
Monsieur le Président du Jury,
Chère Madame,

Il nous est particulièrement agréable de vous accueillir au Palais Rohan dans ces premiers jours de printemps pour vous remettre le Prix Montaigne 2006.

Conscients de vos multiples responsabilités, nous sommes très touchés que vous nous ayez accordé un peu de votre temps et je tiens au nom des membres de notre Académie à vous en remercier de tout cœur.

Après Philippe SOLLERS, Jacques JULLIARD, Michel WINOCK, vous êtes non seulement la quatrième lauréate à être distinguée par ce Prix, mais la première femme.

L’Académie du Vin, je souhaite le rappeler, a l’ambition de garantir et diffuser l’Histoire et la Culture du vin de Bordeaux de par le monde.

En créant en 2003 le Prix Montaigne en partenariat avec la ville de Bordeaux, l’Académie a désiré illustrer cet esprit spécifiquement bordelais.

Cette démarche est pour nous importante, considérant que nos Grands Vins sont des messagers de traditions et de pensée humaniste.

Ce Prix fait référence à Montaigne dont la philosophie guide les choix du Jury.

Votre ouvrage, vaste analyse géopolitique, comme vient brillamment de le montrer le Président Jacques Rigaud, répond en tous points aux réflexions de Montaigne qui déclarait :

« On demandait à Socrate d’où il était.

Il répondit pas « d’Athènes » mais du monde ».

Dans cette obscurité où nous pénétrons et dans laquelle nous nous trouvons déjà, vous nous apportez, comme dans les toiles de Georges de La Tour, la bougie qui peut nous éclairer. Bordeaux, ville symbolique du Siècle des Lumières et des valeurs humanistes, tient à conserver, à travers la vie culturelle de sa municipalité et de notre Académie du Vin, ces valeurs et souhaite vous remercier pour vos recherches et vos écrits.

Prix Montaigne 2006

De gauche à droite : J. Rigaud, H. Martin, Th. Delpech, M.-E. de Lencquesaing

Dotation du Prix Montaigne 2006

Château Latour-Martillac blanc 2004
Domaine de Chevalier rouge 1995
Château de Fieuzal rouge 1988
Château Haut-Brion rouge 1995
Château  Larrivet Haut Brion rouge 2002
Château Cos-Labory 1998
Château Lanessan 1996
Château Léoville Barton 2001
Château  Pontet Canet 1999
Château Poujeaux 2001
Château Rauzan-Ségla 1996
Château  Corbin Michotte 1982
Château Dassault 1996
Château Figeac 1978
Château Larcis Ducasse 1999
Vieux Château  Certan 1999
Château Rouget 1999
Château La Tour Blanche 1998
Château de Malle 2001
Château Nairac 1995