« Pour une sagesse du désir » Conférence donnée au Domaine de Chevalier par Jacques Rigaud, Conseiller d’Etat honoraire, ancien Président de RTL.
Le 7 octobre 2004, dans le cadre de la rencontre autour de la gastronomie bordelaise et des villes portuaires, événement initié par la Mairie de Bordeaux, l’Académie du Vin de Bordeaux a accueilli, au Domaine de Chevalier à Léognan, les universitaires qui ont animé les différents colloques sur les traditions culinaires et les cuisines portuaires. A l’occasion de cette rencontre, Monsieur Jacques Rigaud, Conseiller d’Etat honoraire, ancien Président de RTL, invité d’honneur de l’Académie du Vin de Bordeaux, a été nommé Académicien du Vin de Bordeaux par le Grand Chancelier, Madame May-Eliane de Lencquesaing. Monsieur Rigaud rejoint ainsi les 40 Académiciens du Vin de Bordeaux qui unissent le rayonnement intellectuel à l’amitié pour le vin de Bordeaux.
Madame le Grand Chancelier,
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Souffrez que je commence cette causerie par un aveu : j’ai une lourde hérédité. Si, par ma famille paternelle, je suis aquitain, et même un peu bordelais, j’ai du côté de ma mère une ascendance bourguignonne, la Bourgogne des confins – la Puisaye de Colette. Cependant, mon patrimoine génétique me fait résolument pencher du côté de la Guyenne, et les circonstances de la vie ont renforcé ce tropisme au point que je ressens cette terre comme étant mienne, et pleinement.
Pour autant, je ne renie pas la Bourgogne, ni ses vins. Je suis commandeur du Tastevin, et j’ai été invité à présider, il y a une dizaine d’années les cérémonies hivernales de la « Saint-Vincent tournante », qui ont donné lieu à un grand déjeuner au Clos de Vougeot. Je suis resté rêveur quand le Grand Chambellan de la confrérie m’a précisé que j’aurais à prononcer mon discours « juste avant le dessert, vers 17 heures » ! le repas ayant commencé à 13 heures, avec cinq ou six services, une dizaine de vins et des intermèdes, fort distrayants ma foi, de contes et de chansons à boire. Vous pouvez imaginer que, si distinguée que fût l’assistance, capter son attention après un pareil balthazar n’était pas une petite affaire, et je m’en suis tiré comme j’ai pu.
A Bordeaux, les mœurs sont assurément plus raffinées, grâce notamment à l’Académie et à ses usages. Grâce aussi à l’excellent accueil de mon ami Olivier Bernard et à l’organisation de cette soirée que nous vous devons, Madame le Grand Chancelier. Entre la dégustation verticale de Chevalier blanc agrémentée d’accompagnements savoureux et le plat principal qui sera servi tout à l’heure dans le chais, nous voici rassemblés dans cette belle salle où mon discours n’aura que le caractère d’un intermède.
Je disais tantôt que les circonstances de la vie m’ont enraciné pour de bon dans cette terre de Guyenne en partie natale. Je suis en effet depuis de longues années un résident des quatre saisons sur le Bassin d’Arcachon ; je préside depuis quatre ans le Fonds régional d’art contemporain d’Aquitaine, ainsi que les jurys de deux prix littéraires bordelais : le Prix Montaigne, décerné par la Ville de Bordeaux et par votre Académie, et le Prix François Mauriac, qui relève de la région Aquitaine ; mais il y a plus.
Lorsque, après la guerre, adolescent, j’ai repris avec ma famille le chemin du Sud-Ouest, par le Train Drapeau et le Sud-Express qui me faisaient rêver par leur luxe et leur rapidité, je passai le plus clair de mon temps de vacances, assez solitaires et fort sages, à lire. Et ce n’est pas par hasard que « les trois M » qui sont notre gloire, à nous gens d’ici, m’ont ouvert à la pensée. Je dois à Montaigne la découverte de la philosophie, à Montesquieu le goût de l’histoire, du droit et de la science politique et à Mauriac, dont j’ai lu toute l’œuvre romanesque entre seize et dix-huit ans, la passion de la littérature.
C’est à juste titre que, nous autres Aquitains, nous célébrons ces trois géants de la culture française. Si différents qu’ils soient, par leur époque, leur personnalité, leur œuvre, ils ont plus d’un point commun : l’humanisme, l’ouverture au monde, le sens de la Cité et du bien commun, une souveraine liberté d’esprit qui brave les préjugés de leur temps et de leur classe, mais aussi un attachement de propriétaire à une terre, « la terre que j’ai sous les pieds » dont parle Montesquieu. Quand on est à Saint-Michel, à La Brède ou à Malagar, on comprend que chacun de ces lieux ait pu inspirer toute une œuvre et soit encore habité par ces grandes ombres.
On me dira que la Bretagne a tout autant de titres à se réclamer de Chateaubriand, de Renan ou de Segalen, ou la Normandie de Corneille, de Maupassant et de Flaubert, ou encore le Val de Loire de Rabelais, de Ronsard et de Balzac. Certes ; mais, hormis le lieu de naissance, peu d’éléments rapprochent ces auteurs. Il en va autrement chez nous. C’est du moins ce que nous prétendons, non sans raison. Et c’est pourquoi il m’a paru légitime de placer cette causerie sous l’invocation de l’un des « 3 M », Michel Eyquem de Montaigne, d’autant plus qu’un livre en chantier m’a encore, tous ces temps-ci, rapproché de lui.
Comme je voulais traiter ici des raisons mêmes qui nous rassemblent dans la convivialité et la célébration des nourritures terrestres, j’ai pensé à un texte de Montaigne que l’on trouve dans le dernier chapitre – le 13° – du dernier livre – le Livre III – des Essais, intitulé « de l’expérience », et qui ne figure que dans l’édition de 1588, avec les « allongeails » portés à la main par Montaigne, avant sa mort, tels qu’on les déchiffre sur « l’exemplaire de Bordeaux, conservé à la Bibliothèque de la ville.
Voici ce texte :
« …Nature a maternellement observé cela, que les actions qu’elle nous a enjointes pour notre besoin nous fussent aussi voluptueuses, et nous y convie non seulement par la raison, mais aussi par l’appétit ; c’est injustice de corrompre ces règles… »
Nous partageons avec tout le monde animal et aussi avec le règne végétal ces fonctions naturelles de reproduction et de subsistance qui sont la loi même de la vie, dont on a dit qu’elle se définissaient comme l’ensemble des forces qui luttent contre la mort, celle des individus et celle des espèces ; mais comme l’a dit si fortement Pascal, « l’homme n’est ni ange ni bête, et qui veut faire l’ange fait la bête ».. Qu’est-ce qui le fait vraiment homme, dans la satisfaction de ces besoins naturels ? C’est la conscience, c’est la mémoire individualisée de chacun de nous, c’est l’intelligence qui nous conduit, comme l’a bien vu Montaigne, à ce travail de l’esprit sur les sens, en associant la « volupté » au « besoin », et l’ « appétit » à la « raison ». Il y a peut-être une volupté du renard dévorant une poule ou de l’abeille butinant une fleur ; mais le désir et le plaisir de l’un et de l’autre ne sont que dans l’instant et de l’instant, sans la mémoire consciente et le travail de l’esprit humain sur ces sensations brutes. Au-delà de la satisfaction de l’instant, elles inscrivent de la sorte dans notre durée vécue, avec une force qui risque, à la longue, nous en rendre esclaves, et ce faisant, de nous rabaisser à la bestialité. D’où la nécessité d’une maîtrise de nos sens et plus généralement de notre corps, dont Montaigne nous donne la plus belle définition lorsqu’il écrit, au chapitre 12 du même Livre III :
« La vraie liberté, c’est pouvoir toute chose sur soi ».
Il est possible d’envisager cette maîtrise de soi de plusieurs manières. Je distinguerai, pour faire court, une approche religieuse ou spirituelle, et une approche humaniste.
J’écarterai de mon propos la première, même si j’y adhère personnellement comme croyant ; mais j’avoue avoir toujours été gêné par l’enseignement de l’Eglise en ce qu’il semble n’admettre ou, mieux, tolérer le plaisir que « du bout des lèvres », si j’ose dire. Ne justifier la fonction sexuelle que par sa finalité de reproduction de l’espèce m’a toujours paru singulièrement réducteur et, d’une certaine manière, étrangement matérialiste. Et pourquoi Dieu aurait-il fait du pain et du vin « fruits de la terre et du travail des hommes » des choses aussi savoureuses, aussi belles, s’il ne s’agissait que de subsister. Goûter ce que nous absorbons pour subsister et travailler, c’est rendre hommage à la création, que le Créateur a voulu belle. N’est-ce pas ce que ce révolutionnaire angélique que fut François d’Assise a apporté au christianisme ?
Ici encore, il faut revenir à Montaigne, et au passage du chapitre dont j’ai extrait ma première citation. Ecoutons-le :
« Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors et quand je me promène solitairement en un beau verger, si mes pensées se sont entretenues des occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque autre partie je les ramène à la promenade, au verger, à la douceur de cette solitude et à moi…Nous sommes de grands fous : « Il a passé sa vie en oisiveté », disons-nous. « Je n’ai rien fait d’aujourd’hui – Quoi ? Avez-vous pas vécu ? C’est non seulement la fondamentale, mais la plus illustre de vos occupations – Si on m’eût mis au propre des grands maniements, j’eusse montré ce que je savais faire – Avez-vous su méditer votre vie ? Vous avez fait la plus grande besogne de toutes »…Composer nos mœurs est notre office, non pas composer des livres, et gagner, non pas des batailles et provinces, mais l’ordre et tranquillité à notre conduite. Notre grand et glorieux chef d’œuvre, c’est vivre à propos. Toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir, n’en sont qu’appendicules et adminicules pour le plus »
Et un peu plus loin cette phrase qui dit tout sur la sagesse du désir, et du plaisir qui résulte de sa satisfaction :
« L’intempérance est peste de la volupté, et la tempérance n’est pas son fléau : c’est son assaisonnement ».
Dans le langage de notre temps, on dirait que c’est la bonne « gouvernance » de nos désirs qui est la meilleure garantie des plaisirs de la vie. Et je ne résiste pas au plaisir de vous lire, quelques pages plus loin, ces quelques lignes où je suis tenté de voir une sorte de manifeste de notre art de vivre, ici, en Guyenne :
« J’ai un dictionnaire tout à part moi ; je passe le temps quand il est mauvais et incommode. Quand il est bon, je ne veux pas le passer ; je le retâte, je m’y tiens…Cette phrase ordinaire de « passe-temps », et de « passer le temps », représente l’usage de ces prudentes gens qui ne pensent point avoir meilleur compte de leur vie que de la couler et échapper, de la passer…et, autant qu’il est en eux, ignorer et fuir comme chose de qualité ennuyeuse et dédaignable. Mais je la connais autre, et la trouve et prisable, et commode, voire en son dernier décours où je la tiens…Je la jouis au double des autres, car la mesure en la jouissance dépend du plus ou moins d’application que nous y prêtons…Je veux arrêter la promptitude de sa fuite par la promptitude de ma saisie, et par la vigueur de sa saisie compenser la hâtiveté de son écoulement. A mesure que la possession du vivre est plus courte, il me la faut rendre plus profonde et plus pleine ».
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Ce que Montaigne nous enseigne, c’est en réalité une culture et même une éthique du désir et du plaisir ; c’est là l’aspect le plus quotidien, mais aussi l’un des plus raffinés de son humanisme ; c’est aussi le signe de son humanité, et de sa simplicité. Il ne jouait pas au pur esprit ou au maître à penser assénant ses vérités comme des dogmes. C’est en cela que, depuis plus de quatre siècles, il est un compagnon des plus secourables pour ceux qui fréquentent les Essais.
Désir et plaisir ont leurs rites, leurs cérémonies. Cette soirée qui nous réunit si agréablement au Domaine de Chevalier n’en est-elle pas la preuve ? L’alignement des Chevalier blancs, tout à l’heure, les carafes dans lesquelles les grands crus décantés nous attendent pour la suite du dîner, la façon dont on va nous les présenter, nous les commenter et dont nous en parlerons ensuite entre nous, à nos tables, l’ornement de celles-ci, tout n’est-il pas agencé pour que nos cinq sens soient conviés à la fête, et nos esprits convoqués, avec toutes leurs références et leur mémoire, pour faire de cette soirée bien plus que l’accomplissement d’un devoir alimentaire ?
Désir et plaisir ne vont pas sans mémoire. Dans un livre intitulé « Le bénéfice de l’âge », j’ai confié qu’en avançant en âge, je bénéficiais de cette profondeur de champ que donne la durée, et qui nous conduit à superposer au plaisir de l’instant le souvenir de mille plaisirs comparables, vécus précédemment, mais qui ont instruit nos sens et enrichi, approfondi notre science de la vie. En une époque comme la nôtre, où les médias nous offrent une culture de reflet, rien n’est plus important que de conserver le goût de la culture réelle, celle qui nous appelle à une participation active, et non par procuration, assis dans un fauteuil, et télécommande en main. Sur le petit écran, les images se succèdent comme les vagues de la mer sur le rivage, ne laissant que des traces éphémères sur le sable du souvenir, alors que cette représentation de Cosi fan tutte à Aix-en Provence il y a quarante ans, ou de Phèdre au Français il y a soixante ans, ou la vision de la Résurrection de Piero della Francesca à Borgo San Sepolcro, il y a bien longtemps aussi, m’ont marqué pour la vie, inaltérablement fixées dans ma mémoire. La culture est aussi sensuelle, et c’est en cela que nos célébrations de la table et du vin, comme celle à laquelle nous nous livrons ce soir, dans un partage ô combien convivial, sont des faits de culture, bien au-delà des satisfactions de l’instant qu’elles offrent à nos sens éblouis.
Il y a aussi un discours du désir et du plaisir. Il est des plaisirs sans mots ; nous avons tous l’expérience de ce que, dans l’acte d’amour, le langage des corps peut par lui-même exprimer sans le secours des mots, dans le silence des gestes et de l’étreinte des corps. Il est aussi des mots sans plaisir : dans bien des circonstances de la vie, du travail, des affaires, le langage est strictement utilitaire, réduit à sa finalité pratique. Heureusement, il existe un vaste domaine où se conjuguent le plaisir et les mots ; la joie de communiquer à autrui ses connaissances, ses convictions, ses questionnements ; le bonheur d’une conversation à plusieurs, conçue comme un quatuor ou un quintette de musique de chambre ; la volupté de se mettre en bouche un beau texte de notre littérature, ou de l’entendre au théâtre ou à la radio. Pour nous Français, le discours sur les questions de la table et du vin est un des aspects les plus significatifs de l’exception culturelle, et nous aimons nous y adonner, car c’est une manière de communier dans une même ferveur gourmande. La richesse du vocabulaire du vin, sa poésie, ses nuances au sujet du bouquet, de la robe, des arômes, des couleurs, qui convoquent tous nos sens ne cessent de m’enchanter, comme vous tous, j’imagine. Nous en aurons d’ailleurs l’illustration dans quelques instants, quand des experts nous présenteront les vins de ce dîner. On peut imaginer des dégustations « à l’aveugle », mais on ne saurait les concevoir « à la muette » , n’est-il pas vrai ?
Cérémonies, mémoire, discours du désir et du plaisir : voilà ce qui donne à ce qui pourrait n’être que la satisfaction de besoins naturels et vitaux sa dimension humaine et sa portée culturelle. C’est ce à quoi nous invite Montaigne.
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Il est temps de conclure et de passer à table, en prenant congé de Montaigne. Certains s’obstinent à le présenter comme un épicurien, ou un hédoniste. Il est vrai qu’il savait goûter les joies simples de la vie ; mais on ne saurait oublier qu’il vécut dans un temps fort troublé et qu’il fallait un singulier courage pour garder quelque sérénité. Permettez-moi, pour lui rendre un ultime hommage, de citer l’un des plus beaux textes qui aient été écrits à son sujet. Il s’agit d’un passage du dernier livre de Stefan Zweig, écrit peu avant qu’il se donne la mort au Brésil, en 1943, et qui sonne de façon terriblement actuelle dans les temps sombres que nous vivons présentement :
« … Quand Michel de Montaigne fait son entrée dans la vie commence à s’éteindre une grande espérance, la même espérance que celle que nous avons connue au commencement de notre siècle : celle de voir le monde devenir humain…Que, malgré sa lucidité infaillible, malgré la pitié qui le bouleversait jusqu’au fond de son âme, il ait dû assister à une effroyable rechute de l’humanité dans le bestialité, à un de ces accès sporadiques de folie qui saisissent parfois l’humanité, comme celui que nous vivons aujourd’hui, c’est là ce qui fait la vraie tragédie de Montaigne. A aucun moment de sa vie, il n’a vu régner dans son pays, dans son monde, la paix, la raison, la tolérance, toutes ces hautes forces spirituelles auxquelles il avait voué son âme…Ses proches intimes ne se doutaient pas de la persévérance, de la clairvoyance et de la souplesse avec lesquelles, à l’ombre des affaires publiques, il s’attachait au seul but qu’il s’était fixé : vivre sa propre vie, et non pas seulement vivre…Plus qu’à quiconque, nous devons notre reconnaissance à ceux qui renforcent en nous le sens de l’humain dans une période inhumaine comme la nôtre. Car seul celui qui reste libre de tous et de tout accroît et préserve la liberté sur terre ».
Jacques Rigaud
DISCOURS DE MADAME MAY ELIANE DE LENCQUESAING, GRAND CHANCELIER DE L’ACADEMIE DU VIN DE BORDEAUX
Bordeaux, plus de deux fois millénaire,
Le Burdigala des Romains,
Bordeaux d’Ausone,
Bordeaux d’Eléonore d’Aquitaine,
Bordeaux de Montaigne et de La Boétie,
Bordeaux de Louis et de l’Intendant Tourny,
Bordeaux du Siècle des Lumières,
Bordeaux de Montesquieu,
Bordeaux des Girondins…
Bordeaux ville portuaire, née de la rencontre de la Dordogne et de la Garonne,
Bordeaux des forêts et des vignobles, des sables et des graves…
Telle que Venise, Bordeaux repose sur sa lagune.
Telle que la Venise rurale et ses villas palladiennes sur les bords de la Brenta, Bordeaux a développé sa ruralité, ses vignobles et ses châteaux.
Bordeaux de la gastronomie et du vin.
Oui, le Bordeaux portuaire est non seulement au cœur de la région viticole :
Saint Emilion et Pomerol, le Médoc et les Graves, Sauternes et Barsac
mais aussi au cœur d’une région fabuleuse pour la gastronomie :
Palombes, canards et foie gras, chapons des Landes,
Agneau de Pauillac, bœuf de Bazas,
Huîtres du Bassin d’Arcachon, alose et lamproie de son estuaire,
Caviar d’esturgeon et même d’escargot,
Asperges de ses sables, cèpes des sous-bois, pêches blanches de ses vignes,…
Région bénie que chanta Ausone,
Après lui Montaigne et plus près de nous, François Mauriac et Jean La Couture.
Région de traditions et de culture,… Région bénie, don de la nature auquel s’ajoute le travail de l’homme pour le magnifier.
Et que vaudrait tant de bienfaits si ce n’était pour les partager ?
Que vaudrait une si longue histoire si ce n’était pour que ce passé inspire le présent et prépare un avenir de qualité ?
Ici, nous retrouvons la raison d’être :
DE NOS VINS : création millésime après millésime d’œuvres toujours différentes et toujours uniques, porteuses de traditions
DE NOTRE ACADEMIE qui, au delà de notre boisson mythique, désire rassembler les hommes à travers le monde afin de leur transmettre cet humanisme que Gabriel Delaunay, ancien Préfet de Bordeaux, évoquait en ces termes :
« Il y a une civilisation du vin, celle où les hommes veulent se connaître afin de ne pas se combattre. »
Et voici le moment venu d’accueillir :
- M. Jacques RIGAUD, Conseiller d’Etat Honoraire, ancien Président de RTL, au sein de notre Académie en tant que membre permanent et de le remercier pour cette conférence.
- M. Jean-Pierre LABRUYERE, propriétaire du Château Rouget en tant que membre associé.
Nous désirons remercier :
- Messieurs DUCASSOU et MHERCHERZ, adjoints au maire représentant Monsieur Juppé
Nous désirons remercier aussi les CONFERENCIERS et REPRESENTANTS DES UNIVERSITES de :
- BUENOS AIRES Mme AGUIRRE
- TARRAGONE Mme GRACIA ARNAIZ
- NOTTINGHAM Mme MURCOTT
- TORUN EN POLOGNE M. DUMANOVSKI
- LA HAYE M. van DAM
- PARIS IV Mme ABAD
- BORDEAUX III M. FIGEAC, M . JOURDAN, Melle LE MAO, M. MEYZIE
- IUFM D’AQUITAINE Mme FIGEAC
- IEP ET BORDEAUX IV M. COULON
- TOULOUSE M. POULAIN
- LYON II Mme CSERGO
- TOURS M. CORBEAU
- AVIGNON Mme FERRIERES
- HAMBOURG Docteur SCHMIDT
Nous souhaitons également remercier :
- Mme Hélène de BELLAIGUE – Conservateur en chef de la Bibliothèque Municipale
- Mme Bernadette de BOYSSON – Conservateur du Musée des Arts Décoratifs
Nous sommes également très heureux d’accueillir aujourd’hui pour la première fois les membres de la « Commission Jeunes » de notre Académie.
Je me fais l’interprète ici de nos amis académiciens retenus dans leurs vignobles par les vendanges afin que vous les excusiez pour leur absence.
Et puisque nous avons la joie d’être réunis ce soir, en cette période où se crée le millésime 2004, il est bon de savoir que ce nouveau millésime s’annonce sous d’excellents hospices avec un temps magnifique jusqu’ici qui a favorisé les vins blancs secs des Graves ainsi que nos magnifiques Merlots pour la plupart déjà rentrés, et les Sauvignons en cours.
Maintenant, nous désirons enfin remercier :
- Nos amis Mme et M. BEYERMAN, Académicien d’honneur et membres de l’Académie des 50 de Hollande pour leur présence si fidèle.
- Nos amis Mme et M. TSUKAMOTO, membre correspondant de l’Académie et venus du Japon pour se joindre à nous.
- Nos amis Mme et Monsieur Vincent CHEUNG, Maître de la Commanderie de HK et membre de la Bacchus Society.
Nous désirons remercier tout particulièrement M. LHERETE et M. RECEVEUR, tous deux à la Direction Générale des Affaires Culturelles de la Mairie de Bordeaux, pour avoir initié et coordonné cet ample programme.
Enfin, nos remerciements vont à Mme et M. OLIVIER BERNARD pour la dégustation verticale des vins blancs du Domaine de Chevalier et pour l’accueil chaleureux et toujours si efficace qui a permis à l’Académie d’organiser cette soirée malgré les contraintes liées à cette période de vendanges.
Merci à tous et très bonne soirée.